Commonwealth


"Le Commonwealth est une association bénévole de 54 États indépendants et divers qui se consultent grâce à un réseau largement informel de liens gouvernementaux et non gouvernementaux. Bien que la moitié de ses membres soient aujourd'hui de petits États comptant moins d'un million d'habitants, le Commonwealth regroupe néanmoins près du quart de la population mondiale et du tiers des membres des Nations unies.

Après son indépendance en 1949, l'Inde a choisi de conserver ses liens avec le Commonwealth. Cet événement a marqué le début du Commonwealth moderne. Le nombre des États membres a augmenté rapidement entre la fin des années 40 et les années 60, période durant laquelle plusieurs pays d'Asie et d'Afrique ont accédé à l'indépendance et ont décidé de se joindre à l'organisation à titre d'États souverains. Depuis lors, bon nombre de petits pays des Antilles, de l'océan Indien et des îles du Pacifique sont venus à leur tour grossir les rangs.

En 1949, les membres du Commonwealth ont convenu que le monarque britannique devait être «le symbole de la libre association des nations membres et, en tant que tel, chef du Commonwealth », indépendamment du fait qu'un pays membre en fasse ou non son chef d'État. Élizabeth II est la reine du Canada, monarque des 14 autres «royaumes» parmi les 54 pays membres, et chef du Commonwealth pour tous. Elle est présente à tous les sommets, mais elle ne participe pas aux réunions.

Au fil des ans, trois pays ont quitté le Commonwealth pour ensuite y revenir. Le Pakistan l'a quitté en 1972 après que d'autres membres eurent reconnu le nouvel État du Bangladesh (qui auparavant faisait partie du Pakistan). Il redevint membre en 1989 quand le gouvernement démocratiquement élu demanda à réintégrer l'organisation. En 1961, l'Afrique du Sud ne renouvela pas son adhésion en raison de l'opposition du Commonwealth à sa politique d'apartheid; après l'élection démocratique d'un nouveau gouvernement multiracial, elle fut réadmise au sein du Commonwealth le 31 mai 1994. Les îles Fidji laissèrent leur adhésion devenir caduque après un coup d'État militaire et la proclamation d'une république en 1987. Plus tard, elles présentèrent une nouvelle demande et furent réadmises en octobre 1997.

La participation du Nigéria, membre du Commonwealth depuis son accession à l'indépendance en 1960, aux travaux de l'organisation, a été suspendue lors de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth en novembre 1995, à la suite de l'exécution de Ken Saro Wiwa et d'autres militants pour les droits de la personne, en violation flagrante de la Déclaration de Harare de 1991 . Après des élections démocratiques pacifiques au début de 1999 et l'instauration d'un nouveau gouvernement civil sous la présidence d'Olusegun Obasanjo, la suspension fut levée et le Nigéria fut réintégré au sein du Commonwealth.

Le Commonwealth fait la promotion d'une série de valeurs communes à ses membres telles que l'égalité, la non-discrimination, la démocratie et la primauté du droit. La Déclaration de Harare de 1991 a reconnu l'importance particulière qu'il accorde aux droits de la personne, à l'éthique démocratique, à l'égalité des sexes, au développement durable et à la protection de l'environnement.

(...) Au cours du temps, il s'est spécialisé dans certains domaines, ce qui lui a permis d'aider directement ses membres à faire face à des problèmes communs ou particuliers. En effet, ceux-ci bénéficient de l'appui d'un vaste réseau d'organismes privés, bénévoles et professionnels, comprenant entre autres des associations juridiques, médicales, d'universités et de parlementaires, des professionnels et des organisations médiatiques et sportives.

Consultations au sein du Commonwealth

La réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth a lieu tous les deux ans; à cette occasion, les participants discutent des grandes questions politiques, économiques et sociales, de leur incidence sur leurs pays respectifs et des mesures à adopter, au sein du Commonwealth ou conjointement dans d'autres organes internationaux. Avant 1971, toutes les RCGC se tenaient à Londres; depuis, elles se déroulent chaque fois dans un pays différent, le chef de gouvernement du pays hôte en assumant la présidence.

Un communiqué est publié à l'issue de chaque réunion. Reflet des discussions des chefs de gouvernement, ce document est généralement élaboré par voie de consensus et dans la recherche du plus grand nombre de terrains d'entente possible. Il arrive qu'une déclaration soit faite pour énoncer une série d'objectifs et de principes généraux communs. Il est moins fréquent cependant qu l'on s'entende sur une politique commune particulière, et les gouvernements membres peuvent toujours s'abstenir s'ils le désirent.

Les questions épineuses sont habituellement gardées pour la période d'une journée ou deux que les dirigeants passent ensemble, dans une ambiance détendue, à l'écart de la conférence. Les chefs de gouvernement s'entretiennent alors dans un cadre informel et en l'absence de leurs fonctionnaires. Un tel cadre permet de soulever les points délicats et d'examiner plus à fond les possibilités d'entente.

Entre les réunions des chefs de gouvernement, des hauts fonctionnaires du Commonwealth se réunissent pour faire le bilan du suivi des décisions prises à la réunion précédente et s'entendre sur l'ordre du jour de la suivante. Les ministres des Finances du Commonwealth se rencontrent tous les ans; les ministres chargés de la santé, de l'éducation, de l'emploi, du droit et de la condition féminine se rencontrent eux aussi à intervalles réguliers, tandis que les titulaires d'autres portefeuilles se réunissent sporadiquement.

Principes du Commonwealth

Le Commonwealth n'a pas de constitution à proprement parler, mais il a des principes bien établis. La déclaration des principes du Commonwealth, adoptée en 1971 par les chefs de gouvernement réunis à Singapour, spécifie que les États membres doivent favoriser la paix et l'ordre dans le monde à l'appui de l'action de l'ONU, promouvoir des institutions représentatives et des garanties juridiques de liberté individuelle, reconnaître l'égalité des races et la nécessité de combattre la discrimination et l'oppression raciales, et s'appliquer à mieux répartir les richesses dans la société.

En 1991, les chefs de gouvernement ont étoffé ces principes dans la Déclaration de Harare - afin que l'organisation dispose d'un énoncé précis de ses objectifs, de ses valeurs et de ses stratégies pour les années 90 et au-delà. Dans cette déclaration, une attention particulière a été accordée à la saine gestion des affaires publiques et à la promotion des valeurs politiques fondamentales."

"Vue d'ensemble du Commonwealth", Le Canada et le Commonwealth
© Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, 2002
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