Bleuet (myrtille)

Fruit sauvage du Québec. Indigène. Espèce très proche de la myrtille européenne.

Usage médical:

Le bleuet et la myrtille sont traditionnellement utilisés contre la diarrhée et pour soigner les muqueuses de la bouche et de la gorge.
On les a aussi employés pour améliorer la circulation veineuse et dans de nombreux cas reliés aux yeux: cataracte, glaucome, rétinopathie diabétique et vision nocturne
insuffisante.
Il se peut que la feuille de bleuet ait un effet régulateur sur le taux de glucose sanguin des diabétiques.1

1. voir fiche du Réseau Protéus (documentation)

Essentiel

C'est le fils du feu

«À la Sainte-Anne, les bleuets sont mûrs. C'est le raisin de chez nous; c'est le fils du feu, du sol humble et pierreux, c'est l'offrande; c'est le miel des crans sauvages, le frère des éricales dans le royaume infini des sphaignes et des tourbières.

Alors, en juillet, gourmandes, les belles grapes se gorgent de soleil et de sucre, et ressemblent à des oeufs de merle dans le nid des feuilles glabres.

Alors, partout où la charrue ne peut aller, dans toutes les solitudes lointaines et les savanes sans fin, roule la vague opulente et joyeuse des airelles bleues.

C'est la richesse du pauvre, le présent de notre terre à nous, son fruit d'amour.

Alors, les oiseaux grapillent tous au festin des bleuets; et, gavés, le long des jours chauds, s'endorment les ours, le museau dans les talles.

Le piqueurs de gomme qui suivent le flot d'or des sèves dans les fûts de la sapinière, descendent à midi dans la douceur des grappes, et s'empiffrent en faisant rouler adns leurs mains gommeuses les baies tièdes et sucrées.

Et les enfants s'en donnent à la régalade, et se disputent les plus belles; et, criant, se soûlent de fruits et se barbouillent comme des vendangeurs.

Alors, les bleuetières, on les voit aussi se fleurir de filles brunes au large chapeau sous lequel - ah! les coquettes, - brillent, comme deux bleuets de velour, des yeux amadoueurs; et, parfois, à la même grappe, les doigts entremêlés, le beau gars du voisinage et la cueilleuse se parlent à l'abri du mélèze odorant...

Mais quand approche l'importun, le merle et la merlette, ah! vite, vite s'éloignent... et, confus, laissent voir... plus de rouge au visage que de bleu dans l'écuelle...

(...) Ah! sur le lait du grand bol de faïence, flotteraient, au souper, les grains de saphir.»

SAVARD, Félix-Antoine, Menaud maître-draveur, bibliothèque canadienne-française, Éditions FIDES, 1937, pages 115 à 118

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