Le Québec doit se doter d'un institut spécialisé en nanotechnologies

Conseil de la science et de la technologie du Québ
Sainte-Foy, le 13 juin 2001

Tout un nouveau champ scientifique et technologique a vu le jour depuis une vingtaine d'années et correspond aux découvertes réalisées à l'échelle du milliardième de mètre : les nanotechnologies. Il faut savoir qu'un atome représente entre 0,1 et 0,4 nanomètre et que l'épaisseur d'un cheveu mesure au moins 50 000 nanomètres.

Le milieu de la recherche sur les nanotechnologies est en pleine effervescence et nous annonce une véritable révolution: de nouvelles peintures hyper-résistantes pour les automobiles et les avions, des plastiques ininflammables et inusables, des céramiques capables de détecter les conditions climatiques du milieu ambiant, des nanosenseurs aptes à déceler des quantités infimes de polluants dans un lac ou une rivière, un ordinateur fonctionnant à l'aide de molécules biologiques plutôt que de transistors classiques et des milliers de fois plus puissant que l'ordinateur que nous utilisons, des nanorobots voyageant dans les artères pour livrer un médicament à l'endroit désiré, voilà quelques-unes des promesses que nous réservent les nanotechnologies. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Le secteur est en émergence et repose sur des percées en recherche fondamentale.

Les États-Unis ont déjà compris le potentiel phénoménal de pareilles recherches et investissent des montants qui croissent à une vitesse impressionnante. Le Japon tente de leur emboîter le pas, en se spécialisant dans des créneaux particuliers.

En avril dernier, le Québec a pris un virage majeur, grâce à Valorisation-Recherche Québec. Cet organisme voué au soutien à la R-D québécoise a décidé d'injecter 10 M$ pour créer Nano-Québec et soutenir ainsi les cinq universités québécoises déjà engagées dans le secteur. Il s'agit là d'une décision cruciale pour bâtir une expertise québécoise de premier plan au cours des prochaines années. Mais elle ne suffira pas.

Le Conseil de la science et de la technologie du Québec vient de publier un avis entièrement consacré aux nanotechnologies, à leur potentiel, aux retombées qu'il est possible d'en attendre, à la place qu'occupent déjà les centres de recherche dans le monde. Le document rassemble sous un même couvert les données les plus à jour sur la question. La présidente du Conseil, madame Hélène P. Tremblay précise que l'avis comprend cinq recommandations destinées au milieu universitaire, au gouvernement canadien et surtout à celui du Québec, pour que la communauté scientifique puisse participer à cette aventure scientifique emballante et pour que la société québécoise puisse profiter de ses retombées.

La recommandation principale de l'avis du Conseil porte sur la nécessité de construire un nouvel institut interuniversitaire qui comprendra un pôle central à Montréal et deux antennes, à Sherbrooke et à Québec. L'institut devrait coûter environ 100 M$. Il permettra d'acquérir les appareils et les instruments sophistiqués et coûteux qui sont exigés pour soutenir les travaux des chercheurs en nanotechnologies.De plus, l'équipement pourra servir aux chercheurs qui travaillent actuellement sur les microtechnologies.

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Ce document intitulé Les nanotechnologies - La maîtrise de l'infiniment petit est accessible sur le site Internet du Conseil de la science et de la technologie à l'adresse suivante : http://www.cst.gouv.qc.ca. Une version anglaise et une version espagnole de son résumé administratif sont également disponibles à la même adresse. On y trouvera de plus un document d'information intitulé Aperçu de la recherche sur les nanotechnologies.

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