La jeunesse de Saint-Simon

Gaston Boissier

Je ne sais si le duc de Saint-Simon aurait été très flatté de figurer parmi les Grands Écrivains de la France: il avait d'autres ambitions. Lorsqu'en 1702 on lui demanda de composer une notice sur Louis XIII, il y consentit, « mais à condition qu'on lui en épargnerait le ridicule dans le monde». Sans doute il ne lui semblait pas que le métier d'auteur convint à une personne de sa sorte. À la fin de ses Mémoires, il reconnaît de bonne grâce qu'il ne sait pas écrire; on dirait presque qu'il s'en fait honneur: « Je ne fus jamais, dit-il, un sujet académique». Il est sûr que é'est un écrivain d'une espèce particulière, qui ne s'est pas formé par l'étude et dans les écoles; plus qu'aucun autre, il écrit de nature et par tempérament. C'est donc l'homme qui peut seul nous révéler l'écrivain; et, pour connaître l'homme, il nous faut le suivre dans sa vie, à travers ces alternatives d'espérances et de mécomptes par lesquelles il a passé, dans ses longues années d'oisiveté et son court passage aux affaires, et chercher ce qui a pu influer sur lui et le faire ce qu'il est.

Mais d'abord, pour être sûrs de le prendre à ses origines, remontons jusqu'à son père, dont il nous parle avec tant de complaisance. Son père lui a laissé, en même temps que son nom et son titre, toutes ses opinions et tous ses préjugés.



PREMIÈRE PARTIE

Vie de Saint-Simon


CHAPITRE I

LA JEUNESSE DE SAINT-SIMON



Il y avait en 1625, parmi les pages de Louis XIII, deux frères d'une bonne noblesse du Vermandois, que les guerres civiles avaient ruinée. Le plus jeune, Claude de Saint-Simon, avait eu l'heureuse chance d'attirer sur lui l'attention du Roi. Voici comment le fils raconte cet événement, qui fit la fortune de sa famille: « Le Roi était passionné pour la chasse. Mon père qui remarqua son impatience à relayer, imagina de lui tourner le cheval qu'il lui présentait la tête à la croupe de celui qu'il quittait. Par ce moyen, le Roi, qui était dispos, sautait de l'un sur l'autre sans mettre pied à terre et cela se faisait en un instant. Cela lui plut; il demanda toujours le même page à son relais, il s'en informa, et peu à peu il le prit en affection. Baradat, premier écuyer, s'étant rendu insupportable au Roi par ses hauteurs et ses humeurs arrogantes avec lui, il le chassa et donna sa charge à mon père.» C'était largement payer un service assez mince; sans compter que Tallemant des Réaux rabaisse encore les mérites du jeune page. « Le Roi, dit-il, prit amitié pour Saint-Simon, à cause que ce garçon lui rapportait toujours des nouvelles certaines de la chasse, qu'il ne tourmentait pas trop ses chevaux, et que, quand il portait son cor, il ne bavait point dedans.»

Le pauvre Louis XIII avait besoin d'amitié. Comme il n'était pas heureux dans sa famille, et que les femmes lui faisaient peur, il s'attachait volontiers à quelqu'un des gentilshommes qui le servaient. Après Baradat, ce fut le tour de Saint-Simon. En peu de temps, le nouveau favori devint capitaine du Petit-Bourbon et des châteaux de Saint-Germain et de Versailles, grand louvetier, premier gentilhomme de la chambre, conseiller du Roi en ses conseils d'État et privé, chevalier de l'ordre, gouverneur de Meulan et de Blaye, etc. Son fils pourtant le loue beaucoup de son désintéressement: « Jamais, dit-il, il ne demanda rien pour soi». C'est ce qu'il est bien difficile d'admettre: comment croire qu'un homme qui a tant obtenu n'ait jamais rien demandé? Il est probable au contraire que ce cadet d'une maison pauvre, arrivé petit page à la cour, ne se piquait pas de vertus antiques. Comme il savait que les caprices du Roi ne duraient guère, qu'un favori, suivant une expression de Richelieu, « poussait en une nuit comme un potiron», mais disparaissait de même, il profita de l'occasion le mieux qu'il put, et chercha à faire vite sa fortune. Après s'être fait donner tous les ans des charges importantes et des gratifications considérables, il obtint enfin en 1635 la plus haute dignité du royaume: il fut nommé duc et pair.

Cette fois la faveur était si grande que Claude de Saint-Simon éprouva le besoin de la justifier. Dans les lettres patentes qui lui conféraient la duché-pairie, il fit mettre un éloge pompeux de la noblesse de sa famille et affirmer « qu'elle descendait en ligne directe des comtes de Vermandois». C'était la rattacher à Charlemagne, les comtes de Vermandois étant issus de Bernard, roi d'Italie, petit-fils du grand empereur. Une origine pareille la rendait digne du rang où le caprice d'un Roi l'avait un jour élevée; le hasard futile auquel elle devait sa haute situation devenait une sorte d'accident intelligent et providentiel qui réparait une injustice du sort et remettait une grande maison à sa place. Claude de Saint-Simon, héritier des Vermandois, pouvait marcher la tête haute à côté des nobles pairs dont on l'avait fait le collègue. Son fils n'eut garde, comme on pense, de renoncer à des prétentions qui lui donnaient de si glorieux ancêtres. Il en parle, dans ses Mémoires, avec ce ton d'affirmation hautaine qui lui est familier quand il est question de lui. « Nous sortons du sang de Charlemagne, dit-il, au moins par une femme, sans contestation aucune.» M. de Boislisle croit au contraire qu'il est très facile de le contester 1. L'opinion qui fait descendre les Saint-Simon des comtes de Vermandois ne repose que sur une petite phrase écrite on ne sait par qui au revers de la première feuille d'un cartulaire de Philippe Auguste. C'était un fondement bien léger pour des prétentions si hautes. Ces quelques mots, qui allaient donner naissance à tant de disputes, ne s'appuient sur aucun autre témoignage, et ils sont contredits par des documents très sérieux. Ce qui prouve qu'ils ne parurent pas suffisants à ceux mêmes qui s'en servaient, c'est qu'ils prirent la peine de fabriquer des actes faux pour les soutenir. Quant à Saint-Simon, il ne paraît pas avoir jamais éprouvé la moindre inquiétude, le plus léger doute sur l'antiquité de sa maison; les preuves qu'on en donnait lui semblaient irréfutables. — Ah! s'il s'était agi d'un autre! avec quelle perspicacité méchante n'aurait-il pas saisi et montré du premier coup le néant de cette opinion! que n'aurait-il pas dit de gens capables de s'attribuer une si grande origine sur des raisons si peu solides! comme il aurait traité ces insolentes visées et « ces ancêtres de parure» dont s'affublaient des vaniteux pour dissimuler la nouveauté de leur noblesse et s'attirer une considération qu'ils ne méritaient pas! Mais il s'agissait de lui, de sa famille, et les choses changeaient aussitôt d'aspect à ses yeux. Dès lors cette illustre origine est devenue non seulement sa chimère, mais celle de tous les siens. — N'avons-nous pas vu presque de nos jours son petit neveu, le comte de Saint-Simon, qui fut le créateur d'une secte célèbre, grand révolutionnaire en toute sorte et destructeur acharné du passé, conserver pourtant les préjugés de sa race et en accepter les prétentions? Il racontait que son grand aïeul, Charlemagne, lui était apparu, pendant qu'il était en prison au Luxembourg, sous la Terreur, et qu'il lui avait révélé sa mission en lui disant: « Depuis que le monde existe, aucune famille n'a eu l'honneur de produire un héros et un philosophe de première ligne: cet honneur était réservé à ma maison. Mon fils, tes succès comme philosophe égaleront ceux que j'ai obtenus comme militaire et comme politique.» Ce ton de confiance superbe, en parlant de soi et de ses aïeux, montre que le fondateur du saint-simonisme est bien du même sang que l'auteur des Mémoires.

Claude de Saint-Simon n'avait qu'une fille de sa première femme. Lorsqu'il fut devenu veuf, à soixante-quatre ans, il songea aussitôt à se remarier: à quoi lui aurait servi la duché-pairie si elle s'était éteinte avec lui? En 1672, il épousa Charlotte de l'Aubespine, qui avait trente-cinq ans de moins que lui. Les chansonniers s'égayèrent du mariage de ce « barbon» avec « une belle et agréable dame». Il les laissa dire, et trois ans après, le 15 janvier 1675, le barbon avait un enfant qui fut l'auteur des Mémoires.

Louis de Saint-Simon était donc le fils d'un vieillard. Les contemporains nous disent qu'à sa petite taille et à sa mine chétive il en paraissait quelque chose. Quand il fut présenté à Louis XIV pour être mousquetaire, le Roi fut frappé de voir comme il avait l'air délicat. Lui-même a quelquefois plaisanté de ce qu'il y avait de peu avantageux dans sa personne et il se montre surpris que le duc d'Orléans, qui se prenait aux figures, n'ait pas été rebuté par la sienne. Dans les pamphlets du temps, où il est souvent attaqué, on l'appelle « le petit bondrillon»: nous dirions aujourd'hui le petit bout d'homme. Ce n'est pas ainsi qu'après l'avoir lu on se le figure. Nous nous représenterions volontiers ce dernier descendant d'une race de soldats, ce défenseur des privilèges de l'aristocratie, avec une haute taille et un grand air. Il nous est pénible de savoir que ce grand seigneur était malingre, « basset», et fait plutôt comme un robin.

Il nous raconte qu'il fut élevé avec soin et que sa mère, « qui avait beaucoup de vertu et infiniment d'esprit de suite et de sens, se donna des soins continuels à lui former le corps et l'esprit». Ce n'était pas l'usage dans toutes les grandes maisons. Nous savons que le duc de Beauvillier fut abandonné jusqu'à sept ans à la merci du suisse de l'hôtel de son père et élevé dans la loge. Saint-Simon eut pour gouverneur un gentilhomme fort cérémonieux, qu'il emmena plus tard à l'armée, et qui perdit sa perruque à Nerwinde. Ce gouverneur, le matin du 25 août 1683, entra clans la chambre de son élève, dont c'était la fête, et lui remit une instruction détaillée, peut-être un peu grave pour un enfant de huit ans et demi, mais tout à fait honnête, qu'un hasard nous a conservée. Parmi les leçons qu'il lui donnait, en voici une qui jette quelque jour sur le caractère du jeune homme à ce moment: « Vous êtes sujet à la colère, lui disait le gouverneur; excitez-vous à la modérer et à devenir clément. Souvenez-vous que, si vous venez à battre vos gens, vous vous ferez plus de tort que vous ne leur ferez de mal.» Je ne crois pas que Saint-Simon ait battu ses gens dans la suite, mais, malgré les exhortations du digne homme, il n'est jamais bien parvenu à modérer sa colère.

On lui fit apprendre ce qu'on enseignait alors à tout le monde; mais il s'accuse d'avoir eu peu de goût pour les lettres et les sciences. Il faut bien pourtant qu'il ait su convenablement le latin, puisqu'il ne l'oublia pas. Il nous raconte que trente ans plus tard, pendant son ambassade en Espagne, il fut obligé de répondre à un compliment qui lui était adressé par un chanoine, au nom du chapitre de Tolède: « Je dérouillai, dit-il, mon latin comme je pus, où il y eut sans doute beaucoup de cuisine et maint solécisme»; mais enfin il alla jusqu'au bout, et, comme il donna beaucoup d'éloges au chapitre, les chanoines trouvèrent qu'il parlait fort bien. Cependant son inclination n'était pas de ce côté. L'histoire l'attira plus que tout le reste, surtout l'histoire de France, et il est convaincu que, s'il en eût fait une étude plus sérieuse, au lieu de perdre son temps aux lettres, «il aurait put y devenir quelque chose».

Du reste ses maîtres ont eu moins de prise sur lui que ses parents. Il nous dit que « son éducation très resserrée le sépara fort du commerce des gens de son âge, et que d'ailleurs il n'était pas tourné vers leur genre de vie». Comme il était né sage et mûr, il n'a pas connu les entraînements du dehors, auxquels la jeunesse échappe rarement, et qui l'arrachent à l'influence de la famille; jamais il n'a respiré d'autre air que celui de la maison paternelle. Figurons-nous ce que devait être, vers 1680, l'hôtel de la rue des Saints-Pères où l'ancien favori de Louis XIII achevait de vieillir. Un inventaire du temps nous fait connaître cette grande salle de réception, meublée à l'antique de tapisseries de haute lisse, avec une cheminée «garnie de six tasses de porcelaine de Chine, entremêlées de gobelets de cristal, à monture de vermeil». Plaçons dans cette demeure austère, à côté des maîtres de la maison et du jeune homme qui écoutait avidement toutes leurs paroles, quelques personnes âgées, en petit nombre, des survivants de l'ancienne cour. Claude de Saint-Simon avait fermé sa vie au moment où il cessait d'être quelque chose, c'est-à-dire à la mort du feu Roi. Tous ses souvenirs se rapportaient à l'époque de Louis XIII; il avait conservé la plus vive reconnaissance de ses bontés. Tous les ans, le 14 mai, il assistait dévotement au service qui se célébrait pour lui à Saint-Denis, et il transmit cette pieuse habitude à son fils qui nous raconte, dans un passage de ses Mémoires, qu'il y est allé déjà cinquante-deux fois de suite (de 1693 à 1745), sans jamais y rencontrer personne. — Ce n'est guère l'usage qu'on se souvienne des princes, quand ils ne peuvent plus être utiles. – Après cette affection persistante pour Louis XIII, ce qui occupent surtout Claude de Saint-Simon et ceux qui l'entourent, c'est le souci de maintenir sa dignité. On est, chez, lui, fort chatouilleux sur les questions de rang et d'étiquette. Un mot du gazetier Loret nous apprend que la première femme de Claude de Saint-Simon n'entendait pas raillerie quand il s'agissait de préséance, et qu'elle savait défendre ses droits. On lit, dans sa lettre du 21 janvier 1652:
Mademoiselle de Bouillon
Et Madame de Saint-Simon
Pour le point d'honneur contestèrent,
Et l'autre jour se picotèrent
Sur cet important argument.
Ce n'étaient pas seulement les femmes qui « se picotaient» quand il s'agissait de savoir qui passerait devant l'autre; Claude de Saint-Simon était connu pour apporter tant de passion dans ces querelles qu'en 1660 les ducs et pairs lui confièrent la défense de leurs privilèges, quoiqu'il fût un des derniers venus dans leurs rangs. À cette occasion, il composa un mémoire où il soutient que les ducs et pairs possèdent la première dignité du royaume, qu'ils ont l'honneur et l'avantage d'être les conseillers nés et naturels de nos Rois, et qu'il serait injuste et dangereux de toucher à leurs prérogatives: « Il n'y a rien, dit-il, de si estimable que l'ordre et la règle dans la cour et dans les États: la subordination y 'est entièrement nécessaire; mais tout est tombé en une telle confusion en France qu'on n'y connaît plus rien. Il est néanmoins important et très nécessaire de rétablir les dignités, les rangs et le bon ordre en tout: cette grande confusion menace de quelque chose de sinistre.»

Voilà comment on devait parler devant cet enfant qui n'avait pas eu d'enfance, et qui ne perdait rien de ce qu'il entendait dire. C'est ainsi que de bonne heure ces questions d'étiquette prirent pour lui l'importance qu'elles n'ont jamais perdue. Il nous dit que, dès ses premières années, il aimait à interroger « de vieux ducs et duchesses, les plus de la cour en leur temps et les mieux informés», qu'il leur faisait raconter le détail des anciennes cérémonies, pour bien savoir à quel rang chacun y était placé et les honneurs qu'on devait lui rendre. — Il faut avouer que c'était une curiosité singulière chez un garçon de cet âge. — En même temps, il observait lui-même, quand il en avait l'occasion; et, pour être sûr de ne rien oublier, il écrivait ses observations.

Nous possédons le récit qu'il a fait à quinze ans des funérailles de la Dauphine. C'est son premier ouvrage, et il n'est pas sans intérêt de connaître comment un si grand écrivain a commencé; mais ce qui est peut-être plus curieux encore, c'est de voir ce qui préoccupait alors ce jeune homme. L'écrit ressemble tout à fait à l'extrait du registre d'un maître des cérémonies. L'auteur y note avec soin la place assignée à chaque personnage, le rang dans lequel il marche et les fonctions qu'il remplit. Il compte sans se fatiguer le nombre exact des révérences — et Dieu sait si elles sont prodiguées dans ces circonstances solennelles! — et il nous apprend même à cette occasion comment on les fait: « Révérence de cérémonie est croiser les deux pieds et les deux jambes, puis, sans baisser le corps ni la tête, plier les genoux, comme font ordinairement les femmes». Rien ne lui échappe. Il remarque que la mante des princesses du sang est d'un crêpe plus épais que celle des autres dames, que la queue de M. le duc de Bourgogne avait cinq pieds, celle de Monsieur quatre pieds et demi, et celle du duc de Chartres quatre pieds seulement: c'est le plus minutieux des procès-verbaux. Cependant à un endroit l'observateur se déride et la malice perce tout d'un coup. Il s'agit d'un cierge de cire blanche, rempli de quantité de demi louis d'or, que Madame remit à l'évêque de Meaux qui officiait, après avoir baisé son anneau épiscopal, et que celui-ci passa derrière lui à l'un de ses aumôniers. « Là-dessus, nous dit l'auteur, il s'éleva une dispute entre les aumôniers et les moines, les uns et les autres voulant avoir l'argent attaché au cierge et recevoir ledit cierge des mains de l'évêque de Meaux; et la querelle s'échauffa tellement que ces gens pensèrent se battre et rompirent le cierge en deux ou trois endroits pour avoir l'argent y attaché: tellement que dans le débat la mitre de l'évêque de Glandèves tourna dessus sa tête et fût tombée, si ce prélat n'y eût porté les mains.» On voit qu'il a toujours aimé à noter les petits côtés des choses: c'est un des caractères de ses récits, et nous le verrons dans la suite ne jamais négliger les incidents futiles qui égaient les scènes les plus tristes ou déconcertent la gravité des cérémonies les plus imposantes.

Ainsi Saint-Simon à quinze ans était à peu près déjà ce qu'il fut jusqu'à la fin. De personne plus que de lui il n'est juste de dire que l'homme s'est formé dans l'enfant. Ses opinions, ses préjugés, ses haines, ses préférences, il les tient de son père; cette passion pour son rang et les privilèges de sa naissance, il l'a prise chez lui, dès ses premières années; elle s'est toujours confondue avec ses plus anciennes et plus chères impressions, avec le souvenir des gens qu'il a le plus aimés, le plus respectés, et c'est précisément ce qui explique qu'il l'ait gardée toute sa vie.




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