Hannah Arendt, de Margarethe von Trotta

Stéphane Stapinsky

Décidément, les femmes philosophes sont à l’honneur au cinéma. Après Simone Weil en 2010 (Le Stelle Inquiete, de l’italienne Emanuela Piovano), c’est au tour de Hannah Arendt, grande intellectuelle américaine d’origine allemande, d’être le sujet d’un film, réalisée cette fois par la grande cinéaste allemande Margarethe von Trotta, qui a confié le rôle-titre à son actrice fétiche, Barbara Sukowa. Il ne s’agit pas d’une biographie couvrant l’ensemble de la vie d’Arendt. Non, le film se concentre sur l’épisode du procès du nazi Adolf Eichmann, un des responsables de la mise en œuvre de la Solution finale, après sa capture spectaculaire par un commando israélien, en Argentine, en 1960. Hannah Arendt avait assisté à une partie du procès et écrit, pour le compte du journal The New Yorker des articles qui furent par la suite réunis dans un ouvrage qui fit polémique aux États-Unis et en Israël :  Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal. Jusqu’ici, si l’on en croit les recensions parues dans la presse, le film paraît assez bien reçu par la critique. Il vient de sortir en janvier en Europe. Peut-on espérer le voir au Québec avant la fin de l'année ?

Cette période de la vie de Arendt est certes passionnante. Mais à quand un film explorant la relation entre Arendt et son mentor, le géant (maléfique) de la philosophie du XXe siècle, Heidegger?

Bande annonce du film (Youtube)

Hannah Arendt de Margareth von Trotta. Entretien avec l'historienne Annette Wieviorka (site du magazine L’Histoire, 10 février 2013)

Margarethe von Trotta - « Filmer une femme qui pense » (Paperjam)

Voir aussi le site officiel du film Le Stelle inquiete, consacrée à Simone Weil

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