Les cas de possession diabolique sont en augmentation

ZENIT
Déclarations du Père Raul Salvucci, prêtre exorciste

Nous vivons dans une société rationnelle et profondément marquée par la technique, qui croit pouvoir se passer de la foi. Et pourtant, le refus de Dieu a entraîné une soif étonnante d'ésotérisme et de magie. C'est ce que déclare le prêtre italien Raul Salvucci, exorciste depuis 1975, qui vient de publier un livre dans lequel il décrit quelques unes de ses expériences. Son livre s'intitule: Que faut-il faire avec ces démons? (Cosa fare con questi diavoli?, éditions Ancora, pour le moment disponible uniquement en italien). Avec un langage simple et plein d'humour, il fait remarquer que l'homme d'aujourd'hui a besoin d'une spiritualité authentique.
L'objectif de Salvucci est de faire connaître l'exorciste, un personnage étrange non seulement pour la société mais aussi pour la communauté chrétienne. Il explique notamment que l'intérêt pour l'ésotérisme ne cesse de croître alors que le nombre des exorcistes diminue.

Le budget de l'ésotérisme
Selon des statistiques révélées lors d'un congrès universitaire à Pérouse, il y a huit ans, l'ésotérisme comptait 12 millions de clients en Italie, explique Salvucci. Il y avait environ 170.000 médiums avec un budget de 600 millions de dollars. Le Père Salvucci estime qu'aujourd'hui ce budget a atteint 3 milliards de dollars.

Chefs d'entreprises et hommes de spectacle
Le Père Salvucci raconte que des personnes de toutes les catégories sociales viennent s'adresser à lui : des femmes au foyer, des enseignants universitaires, des menuisiers et des chefs d'entreprise. «Il y a plus d'un "géant" des entreprises qui voyage dans son avion personnel, accompagné en permanence de son médium. Dans le monde du spectacle, c'est la même chose: lorsque dans certaines émissions un médium apparaît trop souvent, on peut penser que le directeur de l'émission le consulte pour garantir l'efficacité de l'émission».

Discernement
L'exorciste ne prétend pas voir des démons dans la soupe! Il reconnaît que le plus difficile dans son ministère, c'est de reconnaître les cas de possession satanique et de les distinguer d'autres types de maladies physiques ou psychologiques. «Les prêtres qui reçoivent cette charge ont souvent un charisme qui les aide dans le discernement. Mais après 25 ans d'expérience et surtout après d'interminables heures d'entretien au cours desquels j'ai suivi des cas, les uns après les autres, pendant des années, j'ai personnellement la certitude qu'il existe une série de tests, similaires à ceux qu'utilisent les psychologues, qui permet un diagnostic sûr».

Que cherchent les personnes qui vont voir un exorciste? «Elles veulent avant tout qu'on leur fasse un discernement pour se convaincre qu'il y a réellement une présence diabolique. Mais juste après, elles demandent la "libération immédiate" à travers l'exorcisme. Ce schéma est extrêmement classique. Lorsque les gens font l'expérience de quelque chose d'incompréhensible, ils vont d'abord voir la cartomancienne (qui coûte entre 750 F et 1000 F). Si le médium perçoit des signes et des mouvements d'un mal, mais ne réussit à rien faire, on passe à la deuxième étape: il faut avoir recours à un médium fort, présenté à la radio ou à la télévision. Dans ce cas, il faut compter 20.000 F. Mais si cela ne fonctionne pas non plus, les gens finissent toujours par entendre parler d'un prêtre qui fait des exorcismes. Et, puisque dans l'imagination collective de cette société qui a tourné définitivement le dos à Dieu, il y a encore une ancienne conception du prêtre comme une personne de confiance, on va voir l'exorciste. Mais on le fait avec en tête trois conditions précises: qu'il reçoive en dehors de heures de travail pour ne pas perdre de temps et de l'argent ; qu'il ne demande pas d'argent, contrairement aux médiums; qu'il soit immédiatement et totalement efficace contre tout mal occulte. Mais cette dernière condition ne peut pas être absolument garantie par le prêtre, si bien que l'interminable chemin de croix dans le monde des médiums peut reprendre».

C'est précisément la grande difficulté que rencontre aujourd'hui un exorciste, explique Salvucci. «Les gens sont pressés, et mal informés dans ce domaine, ce qui fait qu'ils ont également peur; la seule chose qu'ils cherchent c'est un marabout qui les libère immédiatement de tout. Ce désir frénétique de vouloir essayer à tout prix tous les moyens possibles est ce qui finit par les mettre en permanence sous l'emprise de Satan».

Source: ZENIT- www.zenit.org/french (5 août 1999). Droits réservés.

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