Guérisseurs cris et chercheurs s'unissent contre le diabète
La collaboration avec le Maroc ne fait que commencer, mais déjà le professeur Haddad étend ses antennes. Au mois d'octobre 2003, le chercheur a obtenu 900 000$ de l'Institut de la santé des Autochtones des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour étudier les pratiques médicinales des guérisseurs et tenter d'améliorer la santé des Cris du nord du Québec, particulièrement en ce qui a trait au diabète. La somme sera répartie sur trois ans.
«Je rêvais de travailler avec les populations indigènes du Québec, déclare M. Haddad. Ces communautés sont aux prises avec de sérieux problèmes de diabète. Dans la population crie, la prévalence de la maladie est passée de 4,1 à 12,5 % entre 1989 et 2002. Les approches de la médecine moderne, qui préconise une meilleure alimentation et la pratique d'activités physiques, ne sont pas très populaires au sein de ces communautés. Les Cris ont plutôt recours à des plantes qu'ils trouvent dans la forêt boréale. Je veux savoir à quel point ces remèdes sont efficaces et sécuritaires, et s'il est possible de bonifier les façons de faire traditionnelles avec celles de la médecine moderne.»
L'équipe dirigée par le professeur Haddad comprend cinq spécialistes: Alain Cuerrier, un botaniste responsable du Jardin des Premières Nations au Jardin botanique de Montréal; Tim Johns, un nutritionniste et ethnobotaniste de l'Université McGill; John Arnason, un phytochimiste de l'Université d'Ottawa; le Dr Marc Prentki, expert en diabète au CHUM; et Manon Dugas, coordonnatrice au Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James. En plus de recevoir l'appui des IRSC, le projet sera subventionné par la Direction des produits de santé naturels, une nouvelle agence relevant de Santé Canada.