Garneau Sylvain

29 juin 1930-7 octobre 1953, Montréal, Québec

Comme Emile Nelligan, comme Saint-Denys Garneau, il a embrassé son rêve et son rêve l'a emprisonné dans ses bras implacables, son rêve l'a aimé comme il a aimé son rêve. » (Marcel Dubé)

 

" (...) cet attachant poète à qui la vie n'a pas permis de nous laisser autre chose qu'une « oeuvre de jeunesse » : une oeuvre fragile et gauche, trop proche encore de certaines influences littéraires — prisonnier aussi, peut-être, des images du « bel âge » qui l'avaient d'abord identifié. Mais ce créateur de châteaux et de merveilleux voyages, ce chantre fantaisiste de l'enfance insouciante et accordée aux rythmes naturels
du monde était également28 un grand aventurier de l'âme, fasciné par les plus troublants voyages : ceux qui plongent au coeur même de l'imaginaire." (Jean-Cléo Godin, « La voix retrouvée de Sylvain Garneau », Voix et images du pays, vol. 2, n° 1, 1969, p. 89)

"La mélancolie .nervalienne, le sens de la mort, la jeunesse qui malgré tout ensoleille le spectacle de la dérision humaine, c'est tout cela que l'on découvre avec ravissement, chez ce poète." (Alain Bosquet, La poésie canadienne, Paris, Seghers, 1966, p. 170)

"Les poèmes de Sylvain Garneau sont tendres, légers, rieurs, désinvoltes, et pleins d'un amour, d'une admiration, d'une compréhension des
choses de la nature, qui bouleversent. Il chante le soleil, les arbres, la rivière, les lacs, les crépuscules, et sa jeunesse avec la fougue et l'ardeur de son bel âge. (Mais ce bel âge passe vite.) (Alain Grandbois, préface des Objets trouvés, Éditions de Malte, Montréal, 1951.)

 

 

 Joseph René Sylvain Garneau est né le 29 juin 1930, à Outremont, mais passa son enfance à Sainte-Dorothée, au bord de la Rivière-des-Prairies. Rivière qui coule, serpente, murmure dans de nombreux poèmes. Sylvain Garneau est fasciné par cette amie de son enfance; mais son émerveillement ne se limite pas à la rivière, il s'étend aux mille visages de la nature: les "arbrisseaux", les "sainfoins", la "brise chaude',', les "odeurs d'amande", les "arbres du chemin", les "petits ponts blancs", les "vieilles c16-rt:ures épineuses", les "chemins poudreux", le vent, le
"soleil qui le rendait heureux", les grands papillons, les saisons, les dimanches, les "grands champs de trèfle mauve". Très jeune) il s'intéresse aux insectes, aux animaux; les chats lui seront particulièrement chers, ainsi que les poissons sur lesquels il écrira des pages remarquables.

Dès ses années de COllège, il pUblie quelques poèmes dans les journaux ou revues d'aiors (Le jour, Notre temps et Amérique française).l En 1945, il s'engage comme officier-cadet à bord d'un cargo marchand. C'est ainsi qu'il entrevoit, plus qu'il ne les visite, le Danemark, la Pologne, l'Italie, l'Espagne et le Portugal. A son retour il travaille successivement comme employé dans la construction, reporter à La Presse, speaker au poste CK~M, étant devenu, selon son expression, "le benjamin de la radio à Montréal". A Radio-Canada, il ne travaille que trois heures par jour, mais il trouve ce métier très pénible, "très dur pour les nerfs", surtout à cause de son jeune âge et de sa courte expérience. Quant à sa vie à Montréal, voici ce"qu'il en écrit à une amie en 1952: "Je fais malgré moi, un genre de vie très séduisant de l'extérieur, mais très monotone et tout ce qu'il y a de plus prosa!que quand on y participe. C'est "la vie de bol1ême".t Entre deux émissions il n(s') installe au Yacht, ou ailleurs, pour lire ou griffo~er un poèmen3 •

 En mars 1951, son premier recueil de poèmes: Objets trouvés est publié, suivi en avril 1952 d'un autre intitulé Les trouble-fête. C'est l'année suivante, dans la nuit du 1er octobre 1953, que Sylvain Garneau meurt tragiquement t'd es suites d'une blessure à la tête faite par une ,) balle de son fusil de chasse:

Source : le mémoire sur son oeuvre.

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