Le chiffre et l'argent

Dans la perspective de ce portail Homo Vivens, le chiffre et l'argent sont indissociables. Ce sont des signes dont l'importance croissante, démesurée, réduisent l'homme et ses sentiments à leur aspect quantitatif et les font glisser vers le formalisme caractérisique de la machine.

Voici à ce propos, deux pensées dont la convergence est d'autant plus significative que les deux auteurs sont aux antipodes l'un de l'autre sur bien des points : Klages, héritier de Nietzsche et du romantisme allemand place la vie et le devenir au fond de tout, Simone Weil est platonicienne.

« Une fois qu'une langue de cette sorte (les mathématiques) a été inventée, et si elle se perfectionne tous les jours, le signe tend à devenir tout puissant et à dévorer les faits d'une manière semblable à celle dont l'argent, grâce à une toute puissance d'un autre genre, a dévoré les valeurs ». Ludwig KLages, les Principes de la caractérologie, Delachaux et Niestlé, Genève, 1950, p.84

« Le rapport de signe à signifié périt; le jeu des échanges entre signes se muliplie par lui-même et pour lui-même. Et la complication croissante exige des signes de signes...» Simone Weil, La pesanteur et la grâce, Paris, Plon 1948 p. 175

La crise financière de 2008 aux États-Unis, fut une bonne illustration de l'une et l'autre de ces pensées : le fait central, le lien entre le propriétaire et sa maison a été dévoré par les calculs spéculatifs de plus en plus abstraits qu'il a suscités. La complication croissante du processus a exigé des signes de signes.

 

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