Cloche

L'origine des cloches, selon un auteur français du 17e siècle

« L’usage des cloches vient de saint Paul Évêque de Nole dans la Campanie, ou Champagne de Rome, d’où elles ont été appellées Campana & Nola. Autrefois on les appelloit Saints, d’où vient, toque saint, & la charge de les sonner apartenoit au Chevecier de l’Église, dit en Latin capicerii, ou primicerii, parce qu’ils étoient en écrit les premiers à la table des Officiers sur un papier appellé cera par Pline, Suetone, & Juvenal.

Pline raporte que les cloches étoient en usage plusieurs siècles avant luy sous le nom de tintinnabula : & Suetone dit qu’Auguste en fit mettre une à la porte du Temple de Jupiter pour apeller le peuple.

Ferdinand Mondés Jesuite dit, qu’au Royaume de Pegu en l’an 1554 on en trouva une qui avoit quarante-cinq palmes de tour, & quinze de diamètre.

L’on ne sçait qui a inventé les cloches selon Polidore. »

source : Antoine Furetière, Furetiriana ou Les bons mots et les remarques : histoires de morale, de critique, de plaisanterie & d'érudition, Paris, chez Thomas Guillain, 1696, p. 168-169 (nous avons conservé l’orthographe originale)

Essentiel

La cloche fêlée
Il est amer et doux, pendant les nuits d'hiver,
D'écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s'élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume,

Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu'un vieux soldat qui veille sous la tente !

Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l'air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie

Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie
Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d'immenses efforts.

Baudelaire, Les Fleurs du mal

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