Initiatives de transition

Le mouvement de Transition est né en Grande-Bretagne en septembre 2006 dans la petite ville de Totnes. L'enseignant en permaculture Rob Hopkins (voir son blogue, en anglais) avait créé le modèle de Transition avec ses étudiants dans la ville de Kinsale en Irlande un an auparavant. Il y a aujourd'hui plusieurs centaines d'initiatives de Transition dans une quinzaine de pays (voir la liste officielle) réunies dans le réseau de Transition (Transition Network). Des initiatives s'organisent dans des communautés francophones en Europe et en Amérique du Nord. Elles adhèrent aux objectifs centraux du mouvement de Transiton.

Objectifs

Il s'agit d'inciter les citoyens d'un territoire (village, commune, ville ou quartier d'une ville) à prendre conscience du pic pétrolier, de ses profondes conséquences, et de l'urgence de s'y préparer en mettant en place des solutions visant à :

* réduire ses émissions de CO2 et sa consommation d'énergie d'origine fossile selon le Plan d'action de descente énergétique créé par la collectivité et fondé sur une vision positive de son avenir ;
* retrouver un bon degré de résilience par la relocalisation de ce qui peut l'être et par l'intensification des liens entre habitants et acteurs économiques locaux ;
* acquérir les qualifications qui deviendront nécessaires.

Dès lors, chaque collectivité locale trouvera par elle-même les solutions qui lui conviennent en fonction de ses ressources et de ses enjeux. Il n'y a pas de réponse toute faite. Le modèle de Transition offre un cadre de travail cohérent mais non coercitif.

Une initiative de Transition est une sorte de « toit » commun qui reconnaît les réalisations portées par d'autres (associations, Agenda 21, entreprises etc.) et soutient les projets qui correspondent aux objectifs.

Pourquoi agir localement?

* parce que l'économie devra inévitablement se relocaliser en grande partie ;
* parce que c'est le niveau auquel les citoyens peuvent inventer des solutions bien adaptées à leur réalité et passer à l'action ;
* parce que c'est souvent près de nous que se trouvent les gens, les ressources et les solidarités pour agir.

Enjeux

La permaculture, un des fondements de la Transition

« Un des principaux fondements du concept de Transition est la permaculture. La permaculture a la réputation d'être difficile à expliquer en une phrase : elle ne se laisse pas enfermer dans une définition en langage courant qui en fournirait une image précise. Il s'agit essentiellement d'un système de conception visant à créer des lieux de vie humains soutenables. En concevant la transition que nos villages et nos communautés devront inévitablement entreprendre, nous avons besoin d'un modèle permettant d'assembler ses différentes composantes - sociale, économique, culturelle et technique - de la façon la plus efficace possible. On peut voir dans la permaculture le « liant » conceptuel et le fondement éthique utilisés pour soutenir le travail de Transition, pour combiner tous les éléments d'un lieu de vie d'après le pic. Si les personnes initiées à la permaculture « saisissent » le concept de Transition avant la plupart des autres, c'est parce qu'il est fondé sur les principes de design de la permaculture. Comme j''ai passé les dix dernières années à enseigner la permaculture, son éthique et ses principes sous-tendent la plus grande part de mes réflexions ».

Les fondements philosophiques de la Transition, par Rob Hopkins (traduction Guy Morat et Nicolas)

* * *

Quel avenir pour la transition

« Qu'arrive-t-il lorsque l'enthousiasme initial s'amenuise, que le fardeau de faire avancer les projets retombe sur les mêmes épaules ? Est-ce que le mouvement est capable d'interpeller les citoyens au-delà d'un certain cercle que le journaliste qualifie d'"écolos gauchisants" (left-leaning greenery)? Est-ce que l'inquiétude soulevée par le Pic pétrolier trouve un écho en dehors des groupes de transition (la réponse semble être oui comme le montre la double page consacrée par un grand quotidien montréalais à l'ouvrage choc d'un grand banquier sur l'économie post-pétrole)? Est-ce que le message touche le grand public (ceux qui consomment, qui roulent en 4 x 4, etc.)? »

Lire cet article du Guardian

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