Handicap

Emprunté au vocabulaire sportif, (hand in cap) où il désigne un désavantage auquel l'on consent par fair-play, le mot handicap, dans son usage désormais le plus courant, désigne un désavantage subi.

Il faut surtout éviter de confondre le handicap avec la déficience, physique ou mentale. La déficience c'est le manque en tant que fait, tandis que le handicap c'est le regard négatif des autres sur ce fait. La myopie est une déficience qui ne s'accompagne d'aucun handicap lorsqu'elle est corrigée par de bonnes lentilles cornéennes, à moins que quelqu'un décide d'une norme qui aurait pour effet de rendre le port de telles lentilles incompatible à l'exercice d'une tâche, d|'une activité ou d'un rôle. Le handicap apparaît lorsque la myopie est ainsi corrigée par des verres épais qui attirent le regard ostracisant de l'entourage.

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Philia

Le mot grec philia, signifiant amitié, désigne aussi un groupe de réflexion fondé il y a cinq ans par des amis de Colombie-britannique et du Québec. C’est à ce groupe, dont plusieurs membres de l’équipe de L’Agora font partie, que le présent dossier est consacré. Amitié (en général) est le premier sens du mot philia, mais Aristote donne parfois à ce mot le sens...

Enjeux

On tente plus volontiers de remédier à la déficience qu'au handicap, car dans le premier cas, l'effort n'est demandé qu'à la personne atteinte, tandis que dans le second il est demandé à l'ensemble de la société. Il devrait pourtant être plus facile de remédier au handicap car il ne s'agit alors que de modifier une interprétation, tandis que dans le cas de la déficience il faut modifier un fait.

Même si la charte québécoise des droits et libertés interdit toute forme de discrimination fondée sur le handicap, la société maintient et crée, parfois inconsciemment, des situations de handicap pour bon nombre de personnes qui vivent avec des déficiences. En théorie, le principe de l'intégration sociale des personnes dites handicapées est admis et constitue un objectif de société à atteindre. Cependant, les politiques et les pratiques de nos grandes institutions contribuent toujours, de diverses façons, à une forme parfois subtile, parfois perverse de marginalisation ou d'exclusion. «Society manufactures handicap».

Que l'article 10 de la Charte québécoise affirme que «toute personne a droit à la reconnaissance et à l'exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge sauf dans la mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l'utilisation d'un moyen pour pallier ce handicap», ne suffit toutefois pas à empêcher que les personnes handicapées soient l'objet d'un forme ou d'une autre de discrimination ni à faire en sorte qu'elles puissent jouir «en pleine égalité» des droits et libertés reconnus à tous.

Les décisions rendues par les tribunaux en matière de discrimination depuis l'adoption des chartes démontrent que ce qui peut apparaître comme une évidence pour l'intimé ou pour le plaignant ouvre la porte à des distinctions et à des nuances d'interpétation qui obligent à changer son regard ou ses façons de faire.

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