Épilepsie

La crise d'épilepsie. «C'est un dysfonctionnement passager et réversible du système nerveux central provoquant cliniquement un épisode de durée brève, à début brusque pouvant altérer les mouvements, les sensations, les fonctions cognitives, les fonctions psychiques, la conscience ou plusieurs d'entre elles, présumé en rapport avec une décharge électrique soudaine, excessive d'une population de neurones corticaux.»

L'épilepsie
est «une affection chronique d'étiologies diverses, caractérisée par la répétition des crises. Une crise d'épilepsie unique et les crises d'épilepsies accidentelles ne constituent donc pas une épilepsie, pas plus la répétition plus ou moins fréquente de crises d'épilepsie au cours d'une affection aiguë». H. Gastaut, 1973.

J. Perret, Les épilepsies (Corpus médical de la Faculté de Médecine de Grenoble - 1995)

Enjeux

«L’épilepsie est un trouble neurologique qui affecte au moins 50 millions de personnes dans le monde. Environ 85 % d’entre elles vivent dans les pays en développement et, à l’échelle mondiale, on enregistre chaque année deux millions de nouveaux cas.

Avec un traitement adéquat, 80 % des épileptiques pourraient mener une vie normale mais, dans leur immense majorité, les patients ne sont pas traités du tout. Le Bureau régional de l’OMS pour les Amériques estime que, sur 5 millions d’épileptiques dans la région, 3,5 millions ne sont pas traités. Une enquête récente dans 30 pays d’Amérique latine a révélé qu’aucun d’entre eux n’avait de politique nationale pour cette maladie. En Afrique subsaharienne, on compte un neurologue pour 4 millions d’habitants. [...]

"Le plus grand défi consiste à dissiper les mythes et à faire comprendre que cette maladie n’a rien de surnaturel. Les vieilles superstitions ont la vie dure, que ce soit au Caire, à Calcutta ou à Caracas, explique le Dr Derek Yach, Directeur exécutif chargé de la Santé mentale. C’est ainsi qu’une loi du Royaume-Uni interdisant aux épileptiques de se marier n’a été abrogée qu’en 1970."

L’épilepsie a des répercussions profondes au niveau physique, psychologique et social. Il n’est pas rare que la scolarité proposée aux enfants s’en ressente. Le taux de chômage est trois fois plus élevé chez les épileptiques et nombre d’entre eux cachent leur maladie, ce qui contribue à leur isolement social, à la mauvaise estime qu’ils ont d’eux-mêmes et peut les amener à la dépression, voire au suicide.

L’épilepsie peut être déclenchée, notamment chez les sujets prédisposés, par toute maladie ou lésion cérébrale, des infections, comme les méningites ou les encéphalites, des pathologies vasculaires, des tumeurs ou l’abus d’alcool. Dans les pays en développement, on trouve parmi les causes courantes certaines parasitoses évitables, la malnutrition et l’insuffisance des soins prodigués à la naissance.

"Notre but principal dans les pays développés consiste à améliorer la qualité de la vie pour les épileptiques. Mais, même là, des superstitions vieilles de plusieurs siècles rôdent encore dans l’ombre, explique Mme Hanneke M. de Boer, du Bureau international pour l’épilepsie. La situation est beaucoup plus complexe dans les pays en développement où l’on trouve le rejet social, les discriminations, le manque de personnel qualifié et les pénuries de médicaments antiépileptiques. Même quand ces médicaments sont disponibles, il arrive qu’ils ne répondent pas aux normes ou soient trop onéreux à l’achat."»

La Chine, l’Argentine, le Sénégal et le Zimbabwe à la pointe de la campagne mondiale contre l’épilepsie. Communiqué de presse OMS/07, 12 février 2001 (Organisation mondiale de la santé)

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