Messi, Messie !
Messi, Messie! Quoique facile, le jeu de mots s’impose, fin décembre 2022, au vu de l’extase (sic) du peuple argentin, soulevé par l’étoile du Mundial de soccer. Le jeu et ses mystères! Que symbolisent donc ces objets ronds ou ovoïdes, enjeux des sports les plus populaires? Premier choix : la dissémination des gènes, tantôt pénétrant dans un filet en déjouant le gardien comme au soccer et au hockey, tantôt pollinisant un vaste espace comme dans le baseball.
Sports modernes renouant avec des archétypes masculins en éclipse aujourd’hui. Les porteurs et passeurs du ballon identitaire ont droit aux mêmes honneurs et aux mêmes faveurs que ceux du feu sacré dans les anciennes religions. Sports élitistes où des peuples pauvres assis dans les estrades, entassés dans les parades, font la fête et l’aumône à une poignée de coureurs inépuisables. Étrange et antique bonheur dont personne ne voudrait priver ces foules ! Preuve que les hommes ont besoin de modèles et qu’à l’imitation de leurs semblables et à l’égalitarisme, ils préfèrent l’inaccessible étoile? En démocratie contemporaine comme au temps de Rome? Il faut qu’un petit argentin des favelas puissent émuler Messi. Messi! Un génie, un dieu, Dieu lui-même ! Du pain et des Jeux! Non! Pour la majorité, des Jeux sans pain! Tel est l’homme. Ne le jugeons pas. Et si nous estimons qu’il se trompe d’étoile en Argentine, espérons que la bonne étoile saura entendre leurs rêves et leurs doléances.