Essentiel
La naissance "n’est d’ailleurs plus considérée par les psychologues comme un traumatisme ou une rupture. Mais davantage comme un épiphénomène, qui n’interrompt en rien la continuité d’existence du fœtus. D’ailleurs, le nouveau-né préfère la voix de sa mère à toute autre voix ou son dès la naissance.
Mais comment vit-il l’instant de la naissance, ce passage d’un absolu à un espace défini, ce débarquement plus ou moins brutal dans le monde de la gravitation, où bruits, lumières, couleurs s’entrechoquent? Naître, c’est renoncer à la globalité, au grand tout, renoncer aux pleins pouvoirs de l’apesanteur pour avoir une chance d’exister. Voilà que le bébé est devenu, aux yeux des parents, fille ou garçon, et que, d’un seul coup, ses poumons doivent apprendre l’oxygène."
Source: Patricia Brambilla,
Bébé: et si on faisait connaissance avant le berceau,
Allez-Savoir! (magazine de l'Université de Lausanne), no 20, juin 2001