Malmaison
C’était un fief du domaine de Rueil, connu dès l’an 1224. Il tirait son nom de l’invasion des Normands au neuvième siècle. Comme ils y descendirent, qu’ils y séjournèrent quelque temps, et que leur présence fut fatale aux alentours, les noms de malus portus, mala mansio, restèrent à la localité: ce n’était en 1224 qu’une simple grange, appelée Mala Domus. Cette terre appartenait, à la révolution de 1789, au financier Lecouteulx de Cauteleu, qui la vendit à Joséphine (Mme de Beauharnais). Bonaparte, qui s’y plaisait beaucoup, l’agrandit à plusieurs reprises. L’intérieur du château fut restauré; on y construisit une bibliothèque sur les dessins de Percier, de vastes et magnifiques serres, dont l’architecte fut Thibault. Le parc fut planté et distribué de nouveau sur les plans de Bertault, qui y bâtit aussi un théâtre et une galerie de tableaux. Cette galerie renfermait un certain nombre de toiles de Paul Potter, de Claude Lorrain, de Berghem, de David Teniers, de Granet, de Mme Mayer et de Carle Vanloo, et des marbres de Canova. Toute cette collection fut acquise, en 1814, par l’empereur de Russie, pour 800 000 francs. Enfin, Joséphine y avait aussi créé une école d’agriculture et une bergerie pour le perfectionnement des moutons mérinos. C’est là qu’elle mourut, en 1814, peu de temps après y avoir eu la visite de l’empereur de Russie et du roi de Prusse. En 1815 la Malmaison fut ravagée par les troupes étrangères. Vendue alors par le prince Eugène en différents lots, une partie du parc fut convertie en terres labourables. Le banquier Haggerman se rendit acquéreur du château, qui en 1842 est devenu la propriété de l’ex-reine d’Espagne, Marie-Christine.
Par la suite, le château fut acquis, sous Napoléon III, par les Bonaparte. À la chute du Second Empire, il fut confisqué et vendu par lots. En 1896, le philanthrope Daniel Iffla, qui en devint possesseur, restaura le bâtiment; il en fit don à l'État français en 1903. Depuis 1906, le château est devenu un musée.
D’après: William Duckett (dir.), Dictionnaire de la conversation et de la lecture: inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous. Tome douzième. Deuxième éditions entièrement refondue, corrigée et augmentée de plusieurs milliers d'articles tout d'actualité. Paris, Firmin Didot, frères, fils, [ca 1860], p. 630-631; site officiel de la ville de Rueil-Malmaison.