Enjeux
Les États-Unis servant de modèle dans ce domaine, la chirurgie esthétique connaît une forte croissance au début du second millénaire, notamment parmi les jeunes.
Les problèmes que soulève cette pratique sont évidemment
psychologiques, mais aussi raciaux et économiques.
Problèmes raciaux
Aux États-Unis, divers immigrants, les Juifs et les Italiens en particulier, furent atteints par les règles de standardisation de la beauté. Ces Cyranos malgré eux étaient identifiés par leur nez. Et pour avoir accès aux emplois offerts, beaucoup choisirent de se faire faire une chirurgie du nez conforme aux critères de beauté imposés par le
old stock. Ce nez qui provoquait des préjugés, ils se le firent redresser. Et, paradoxalement, ce furent les nouveaux arrivants, déjà amputés de leur passé, de leurs traditions, de leurs cultures vivantes, qui se virent dans l’obligation de se départir d’un des traits héréditaires les plus riches sur le plan de l’identité et de la beauté personnelle et raciale.
Melting Pot, a-t-on dit, pour désigner l’intégration si réussie aux USA des immigrants des diverses vagues. Un mélange? Oui, mais après élimination des légumes négatifs!
Problèmes économiques
En 1993, deux économistes, Daniel Hamermesh et Jeff Biddle, démontrèrent «que la beauté était une matière première, un produit dont on pouvait calculer la valeur. Les personnes attrayantes font plus d’argent. Une belle apparence fait gagner 5 % de plus à l’heure, alors que la perte est de 7 % pour la personne d’allure ordinaire. Quel que soit le type de travail, qu’on soit à Hollywood ou ouvrier, les personnes qui paraissent bien (
good looking) gagnent plus d’argent». (ELIZABETH HAIKEN,
Venus Envy, A History of Cosmetic Surgery, Baltimore and London, Johns Hopkins Paperbacks Edition, 1999, 370 p.)