Le Temple d'Éphèse

Victor Hugo
Pour bien comprendre la paideia, ou l'éducation par l'ensemble de la culture de la cité, on peut s'inspirer des correspondances de Baudelaire: «Les couleurs, les parfums et les sons se répondent.» Une même forme, une même harmonie peut être communiquée par les couleurs, les parfums ou les sons. De la même manière, une même idée, l'idée de justice ou d'harmonie intérieure, peut être communiquée soit sous la forme concrète qu'elle prend dans un monument, une loi, une musique, soit sous sa forme abstraite, par le discours philosophique. Dans cet extrait du poème de Hugo, c'est le Temple lui-même qui parle.
Ma symétrie auguste est sœur de la vertu [...]
Moi, le temple, je suis législateur d'Éphèse;
Le peuple en me voyant comprend l'ordre et
s'apaise;
Mes degrés sont les mots d'un code, mon fronton
Pense comme Thalès, parle comme Platon,
Mon portique serein pour l'âme qui sait lire,
A la vibration pensive d'une lyre,
Mon péristyle semble un précepte des cieux;
Toute loi vraie étant un rythme harmonieux,
Nul homme ne me voit sans qu'un dieu l'avertisse;
Mon austère équilibre enseigne la justice;
Je suis la vérité bâtie en marbre blanc;
Le beau, c'est, ô mortel, le vrai plus ressemblant.

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