Rubens et la peinture allégorique
Nous n’avons rien eu, depuis Rubens, de meilleur en ce genre que la coupole de la bibliothèque impériale à Vienne, peinte par Gran, et gravée par Sedelmeyer. L’apothéose d’Hercule, peinte par Le Moine, dans un salon de Versailles, est regardée en France comme une des plus belles compositions qui existent: mais ce n’est dans le fait qu’une allégorie froide et inanimée, en comparaison de la belle et judicieuse composition du peintre allemand que nous venons de citer. C’est un panégyrique insipide, dont les pensées les plus brillantes consisteraient en allusions aux noms du calendrier et aux signes du zodiaque.
Les artistes dont le génie serait tourné à la peinture allégorique, auraient besoin, comme nous l’avons dit, d’un ouvrage dans lequel on recueillît avec soin toutes les figures sensibles, tous les symboles sous lesquels, chez les différentes nations, et dans les temps divers, on a représenté poétiquement les idées et les qualités abstraites. La mythologie, la poésie, la philosophie occulte, les pierres gravées, les médailles et les autres monuments de l’antiquité, sont les sources où l’on pourrait puiser les matériaux d’une semblable collection, qui serait divisée en différentes classes. L’artiste retirerait de ce magasin les représentations et les symboles, qu’il appliquerait ensuite, avec les modifications convenables, aux sujets qu’il aurait à traiter. Ce serait une nouvelle route ouverte à ceux qui voudraient imiter les anciens.