Fièvre hémorragique Ebola

"Une des maladies virales humaines les plus virulentes que l’on connaisse. Le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 au Soudan et au Zaïre. De nombreuses épidémies ont eu lieu dans différents pays d’Afrique depuis cette date."

Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale, Commission de la défense, La maîtrise des armements chimiques et biologiques – nouveaux défis (rapport). Rapporteur: M. Schloten (document A/1758, 5 décembre 2001)


"Profil de la maladie

La fièvre hémorragique Ebola (FHE) est une maladie virale grave et aiguë, souvent mortelle chez les humains et les autres primates (singes et chimpanzés). Elle se déclare sous forme de flambées sporadiques, souvent dans des hôpitaux où sévissent des pratiques médicales inférieures à la norme, favorisant ainsi la propagation du virus. La FHE est causée par l'un de deux groupes de virus de la famille de Filoviridae.

La FHE tire son nom de la rivière Ebola, dans la République démocratique du Congo (anciennement le Zaïre), où elle a tout d'abord été observée. On associe trois des quatre souches du virus Ebola (Ebola-Zaïre, Ebola-Soudan et Ebola-Côte-d'Ivoire) à la maladie chez les humains. La quatrième souche, Ebola-Reston, est liée à la maladie hémorragique mortelle qui touche les primates non humains (singes et chimpanzés). Sa découverte, en 1989 aux États-Unis, a suivi une flambée de fièvre hémorragique chez des singes importés des Philippines à Reston en Virginie.

Transmission
Il reste encore à savoir comment se produit la première infection humaine (le cas de référence) par le virus Ebola lors d'une flambée. Certains chercheurs croient que le virus se propage par voie animale (zoonotique) entre des espèces indigènes d'Afrique et d'Asie, ce qui suppose que le cas de référence d'une flambée suit le contact d'un humain avec un animal. On spécule aussi, étant donné que les examens en laboratoire indiquent que certaines espèces de chauves-souris peuvent survivre à une infection, que les chauves-souris peuvent jouer un rôle dans le cycle de vie du virus.

Nous savons, par ailleurs, que le virus Ebola se transmet d'une personne à une autre par contact direct avec les liquides organiques (p. ex., sang, sperme, fluide vaginal, organes) d'une personne infectée). La propagation peut se produire de la mère à son foetus et par activité sexuelle. Des études indiquent que la transmission par le sperme peut se produire jusqu'à sept semaines après qu'une personne ait guéri d'une infection par le virus. Le risque de propagation est élevé chez les prestataires de soins de santé, les membres de la famille d'une personne infectée et d'autres personnes du milieu des soins de santé où le contact avec des liquides organiques est fréquent et où la stérilisation du matériel n'est peut-être pas garantie. Les dangers sont également élevés pour les membres de la famille et les proches d'une personne ayant un contact direct avec une personne infectée décédée, lors des préparatifs d'inhumation. Le virus Ebola s'est aussi transmis chez des personnes ayant manipulé des chimpanzés infectés malades ou décédés.

Répartition géographique et perspectives de fréquence
L'origine géographique précise du virus Ebola demeure inconnue, bien que l'on estime qu'elle soit centrée dans les forêts ombrophiles d'Afrique et d'Asie. En tout, on a documenté depuis 1976 plus de 1 100 cas de FHE chez les humains, y compris plus de 800 décès.

Symptômes
La période d'incubation du virus Ebola s'étend de deux à 21 jours. Les symptômes de la FHE apparaissent souvent quelques jours après l'infection, avec l'arrivée soudaine de fortes fièvres, de faiblesses, de douleurs musculaires, de maux de tête et d'inflammation de la gorge. Les autres symptômes, plus graves que les premiers, se manifestent ensuite rapidement: vomissements, diarrhée, inflammation cutanée, diminution du fonctionnement des reins et du foie, hémorragie interne et externe. Des examens spécialisés en laboratoire peuvent confirmer le diagnostic.

Traitement

Il n'existe aucun traitement particulier de la fièvre hémorragique Ebola. Les patients gravement atteints ont besoin de soins de soutien pouvant les aider à se rétablir. On ne connaît pas pourquoi certains patients guérissent de la FHE alors que d'autres y succombent. À ce jour, le taux de mortalité des personnes infectées est de 30 % à 90 % des cas cliniques de la FHE."

Information sur la maladie: fièvre hémorragique Ebola (Programme de médecine des voyages, Santé Canada; reproduction pour utilisation publique non commerciale autorisée)



"Épidémiologie: identifié pour la première fois au Soudan et au Zaïre en 1976 (l'épidémie a provoqué plus de 500 cas de la maladie dont au moins 350 décès); deuxième épidémie survenue au Soudan en 1979; des anticorps sont présents chez 7 % des personnes asymptomatiques dans la zone d'épidémie; troisième épidémie à Kikmit en 1995, sous-type Zaïre; dernière épidémie au Congo en 2000, sous-type Soudan; quatre sous-types génétiquement distincts: EBOV-Zaïre, EBOV-Soudan, EBOV-Côte d'Ivoire et EBOV-Reston (ce dernier sous-type cause des maladies chez des primates non humains; la maladie est cependant asymptomatique chez l'humain); deux poussées épidémiques d'EBOV-Reston aux États-Unis en 1989 et en 1996

Viabilité

Sensibilité aux médicaments: sans objet

Sensibilité aux désinfectants: sensible à l'hypochlorite de sodium à 2 %, au glutaraldéhyde à 2 %, à l'acide peracétique à 5 % et au formol à 1 %

Inactivation par des moyens physiques: sensible aux rayons UV et à la chaleur; le Triton X-100 réduit grandement le pouvoir infectieux; le chauffage à 60 °C pendant 1 heure élimine le pouvoir infectieux de certains échantillons; le virus est inactivé par l'exposition à la bêta propiolactone pendant 30 minutes à 37 °C; les échantillons de sérum peuvent être inactivés par 2 mégarad de rayons gamma.

Survie à l'extérieur de l'hôte: survit pendant plusieurs semaines dans les échantillons de sang à la température ambiante; ne survit pas pendant une longue période après le dessèchement; plusieurs semaines dans l'organisme."

Virus Ebola (Fiche technique Santé-Sécurité - Matières infectieuses, Bureau de la sécurité des laboratoires, DGSPSP - Copyright © Santé Canada, 2001

Enjeux

Virus d'Ebola: Gabon et république du Congo

"Le 5 février 2002, le ministère de la Santé du Gabon a rapporté 49 cas confirmés d'infection au virus d'Ebola (19 par des épreuves de laboratoire et 30 par des liens épidémiologiques), dont 42 décès. Cette augmentation de cas confirmés survient en grande partie en raison de la nouvelle classification des cas suspects une fois que les résultats d'examens de laboratoire ont été fournis. En date du 1er février 2002, 20 cas confirmés, dont 12 décès, ont été signalés dans des villages de la république du Congo, près de la frontière entre les deux pays."

Source : Santé Canada

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