Franklin Benjamin

17 / 01 / 1706-17 / 04 / 1790
"Benjamin Franklin est un des personnages les plus illustres de l'histoire américaine. En effet, il a été à la fois un homme de sciences et de lettres, un grand inventeur mais aussi le premier ambassadeur des États-Unis et un des artisans de l'indépendance américaine.

Benjamin Franklin est né à Boston en 1706. Il est le dernier d'une famille de 17 enfants. Très tôt, il travaille dans le magasin de son père, fabricant de savons et de bougies. Dès l'âge de 12 ans, il assiste son demi-frère James, imprimeur à Boston. C'est là qu'il commence son apprentissage de la lecture et qu'il développe son style d'écrivain.


En 1721, James entreprend l'édition d'un journal appelé le New England Courant. Sous le pseudonyme de "Dame Silence Dogwood", Benjamin écrit plusieurs articles, qu'il glisse sous la porte de l'atelier chaque nuit. Ses textes connaissent immédiatement un grand succès auprès du public.

Lorsque James est emprisonné pour avoir critiqué les autorités britanniques, Benjamin prend la direction de l'atelier. Pour rappeler la liberté d'expression de la presse, il publie une citation d'un journal anglais: "sans liberté de pensée, il ne peut y avoir de sagesse; et pas de liberté du peuple sans liberté d'opinion; celle-ci est le droit de chaque homme tant qu'il ne porte pas atteinte à la liberté d'autrui".

Après une querelle avec son demi-frère, Benjamin décide de quitter Boston. Il a 17 ans. Ne trouvant pas d'emploi à New York, il s'installe à Philadelphie où il est embauché comme apprenti imprimeur. En quelques années, il se marie et fonde sa propre imprimerie.

En 1729, il fait l'acquisition d'un journal, "la Gazette de Pennsylvanie". Ceci lui permet de publier régulièrement des chroniques et des éditoriaux qui en font bientôt le quotidien le plus lu de l'Amérique coloniale.

Parallèlement, il s'investit dans plusieurs activités sociales et culturelles. Il fonde la Junte, groupe de discussion se réunissant toutes les semaines pour débattre de sujets philosophiques. En 1769, il est élu Président de la Société Américaine de Philosophie.

Il met également en place la première bibliothèque publique du pays et crée la première compagnie de pompiers américaine. Il intervient aussi dans l'amélioration de la police locale et dans la construction d'un hôpital public et d'une université, qui deviendra l'Université de Pennsylvanie. De toutes ces activités, il dira qu'il préfère que l'on dise de lui "il a eu une vie utile" plutôt que "il est mort très riche".

À partir de 1732, il publie un almanach sous le nom de Richard Saunders (un astrologue anglais). Il continuera à le publier annuellement durant 25 ans, sous le nom de l'Almanach du pauvre Richard.

Il apprend aussi plusieurs langues étrangères parmi lesquelles le français, l'allemand, l'espagnol, l'italien.

Benjamin Franklin est aussi particulièrement célèbre pour ses travaux dans le domaine de l'électricité, notamment ses expériences sur la foudre. On lui doit par exemple des termes aussi courants que batterie, positif, négatif, charge... Enfin, il a été aussi un chercheur pionnier dans le domaine météorologique et même le premier homme à monter dans une montgolfière en 1783.

Après plusieurs voyages en Angleterre comme représentant colonial, il retourne à Philadelphie, où il se range parmi les partians de l'indépendance. En 1776, il préside la Convention Constitutionnelle de Philadelphie. Il sera l'un des auteurs de la Déclaration d'Indépendance.


En octobre 1776, répondant à l'appel au secours d'une toute nouvelle nation devant lutter contre une coalition militaire mondiale, Franklin accepte de faire partie de l'équipe des trois envoyés américains en France, en compagnie de Silas Deane et Arthur Lee.

Accompagné de ses deux petits-enfants, il traverse l'Atlantique, malgré les navires militaires anglais. Une fois en France, il entreprend une des carrières diplomatiques les plus réussies. Porté aux nues par la communauté scientifique et littéraire parisienne, il est vu comme l'incarnation des valeurs humanistes des Lumières. À une réunion de l'Académie française, Franklin et Voltaire se lient d'amitié. Turgot exprime lui aussi son admiration pour le diplomate.

Au ministère des Affaires étrangères, Benjamin Franklin se rend compte qu'en dépit du désir des Français de battre l'Angleterre, la situation des rebelles américains est encore trop vulnérable. Franklin va donc mettre en place un dispositif diplomatique organisé pour parvenir au résultat attendu: il multiplie les contacts, court-circuite la diplomatie anglaise, développe ses relations avec les grands hommes politiques français. En février 1778, après la nouvelle de la défaite anglaise de Saratoga, les trois représentants américains parviennent à signer un accord avec la France. Deane et Lee rentrent aux États-Unis, laissant Franklin seul ambassadeur à Versailles. Après une nouvelle défaite anglaise à Yorktown, il ébauche les premières négociations de paix avec les représentants du pouvoir britannique. Durant l'été 1782, alors que John Adams et John Jay prennent le chemin de Paris, Franklin rédige les grandes lignes du traité qui fera autorité: il réclame l'indépendance totale, l'accès aux zones de pêche des nouveaux territoires, l'évacuation par les forces anglaises des zones occupées et l'établissement d'une frontière occidentale sur les rives du Mississipi.

En 1783, Adams, Jay et Benjamin Franklin, alors âgé de plus de 70 ans, signent pour les États-Unis, un traité de paix qui garantit l'Indépendance.

De retour aux États-Unis, sa popularité est à son comble: il est élu de nouveau Président de l'État de Pennsylvanie pour trois ans. Durant ses dernières années, il est un fervent défenseur de l'abolition de l'esclavage. Il participe aussi à la rédaction de la Constitution américaine.

Il meurt à Philadephie le 17 avril 1790, à l'âge de 84 ans."

Benjamin Franklin (Les États-Unis de A à Z, Service d'information des États-Unis, Département d'État américain) - domaine public


"Celui que le philosophe écossais David Hume nommait le «premier grand homme de lettres» de l’Amérique incarnait l’idéal rationnel du Siècle des lumières. A la fois pragmatique et idéaliste, travailleur acharné dont les entreprises connurent le plus grand succès, Benjamin Franklin raconta les débuts de sa vie dans sa célèbre Autobiographie. Ecrivain, imprimeur, éditeur, savant, philanthrope et diplomate, il fut le personnage le plus célèbre et le plus respecté de son temps. Ce démocrate né pauvre dans un âge aristocratique que son exemple contribua à libéraliser fut le premier grand self-made-man de l’Amérique.

Immigrant de la deuxième génération, Benjamin Franklin avait pour père un puritain, fabricant de chandelles, qui avait quitté l’Angleterre en 1683 pour s’installer à Boston. La vie de Franklin illustre de bien des manières l’impact des Lumières sur un individu doué. Autodidacte, il avait lu Locke, lord Shaftesbury, Addison et d’autres contemporains; il avait appris d’eux à mener sa vie conformément à la raison et à rompre avec la tradition – en particulier avec la vieille tradition puritaine – chaque fois qu’elle menaçait d’étouffer son idéal.


Tout jeune, Benjamin Franklin avait appris plusieurs langues, avait beaucoup lu et s’était exercé à écrire. Lorsqu’il quitta Boston pour Philadelphie, en Pennsylvanie, son bagage intellectuel était celui des couches sociales supérieures. Mais il avait aussi les vertus puritaines du travail soigné, de l’auto-examen minutieux et du désir de s’améliorer. Grâce à ces qualités, il accéda progressivement à la richesse, à la respectabilité et aux honneurs. Jamais égoïste, il essaya toujours d’aider les autres à réussir en inaugurant un genre bien américain, le manuel d’auto-apprentissage.

Le succès pendant de nombreuses années de son Almanach du Bonhomme Richard, lancé en 1732, fit de lui un homme prospère et célèbre dans toutes les colonies. Dans cet ouvrage annuel, qui contenait toutes sortes de conseils et d’informations utiles, des personnages distrayants, comme le vieux père Abraham ou le bonhomme Richard, exhortaient le lecteur en termes piquants et mémorables. Dans «Le chemin de la richesse», publié d’abord dans l'Almanach, le père Abraham «respectable vieillard aux longues mèches blanches», cite abondamment le Bonhomme Richard. «Le sage se contente d’un seul mot», dit-il. «Dieu aide ceux qui s’aident eux-mêmes.» «Tôt couché, tôt levé, te donnera sagesse, santé et prospérité.» Richard est un fin psychologue («l’industrie paie les dettes que le désespoir augmente») qui conseille toujours de travailler (« la diligence est mère de la chance»). Ne soyez pas paresseux, ajoute-t-il car «un aujourd’hui vaut bien deux demains». Il avait le génie de la formule qui condense un principe moral: «avec ce qu’on dépense pour un vice, on élèverait deux enfants»; «une petite avarie fera couler un grand navire»; «les sots organisent les banquets où festoient les sages».

L’Autobiographie est aussi, en partie, un livre d’auto-apprentissage écrit pour son fils. La section la plus connue de ce récit décrit son programme scientifique d’amélioration personnelle. Une liste de treize vertus: tempérance, silence, ordre, détermination, frugalité, industrie, sincérité, justice, modération, propreté, tranquillité, chasteté et humilité, s’accompagne pour chacune d’une maxime. Pour la tempérance, il est dit: «Ne mange pas jusqu’à la somnolence. Ne bois pas jusqu’à la griserie.»

Pour acquérir de bonnes habitudes, il avait inventé un calendrier perpétuel dans lequel il cultivait chaque semaine une vertu, notant d’un point noir chacun de ses manques. Sa théorie préfigure le béhaviorisme, tandis que son système de notation présage la modification moderne du comportement. Ce projet de travail sur soi mêle la croyance des Lumières en la perfectibilité humaine à la pratique puritaine de l’examen de conscience.

Très jeune, Benjamin Franklin comprit que l’écriture serait le meilleur moyen de répandre ses idées, aussi perfectionna-t-il sa prose souple, non pour le principe mais pour se forger un outil. «Ecris comme les savants, disait-il, et parle comme le vulgaire.» Il se conforma au conseil donné par la Royal Society en 1667 recommandant «une manière de parler naturelle, sans fioritures».

Malgré sa réputation et sa richesse, Franklin ne perdit jamais sa sensibilité de démocrate. Il joua un rôle important à la Convention de 1787 au cours de laquelle fut rédigée la Constitution des Etats-Unis. A la fin de sa vie, il présidait une association contre l’esclavage et l’une de ses dernières entreprises fut de promouvoir l’enseignement public universel."

Kathryn VanSpanckeren, Esquisse de la littérature américaine, p. 16-18. Publié par l'Agence d'information des Etats-Unis (document du domaine public)

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