Botticelli Sandro
Né à Florence en 1445, Alessandro Filipepi aurait, selon la tradition, reçu sa première formation artistique chez un orfèvre appelé « Botticello », auquel il aurait dû son surnom. L’hypothèse n’est plus acceptée par la critique, mais on peut la rapporter à son frère Giovanni, dont un document de 1458 nous apprend qu’il pratiquait la profession d’orfèvre. Il est probable que Sandro ait fait un bref apprentissage dans l’atelier de son frère, dont il a hérité le surnom. Comme dans le cas de Pollaiolo et de Verrocchio, cette expérience d’orfèvre, même limitée, laissera une marque reconnaissable dans la linéarité rapide et nerveuse des premières œuvres. Mais c’est à l’école du frère dominicain, et peintre affirmé, Filippo Lippi que Botticelli a reçu sa véritable formation artistique.
Sa première commande publique lui est confiée par le Tribunal de l’Arte della Mercanzia (Guilde des Marchands) en 1470 –date à laquelle le nom de Botticelli figure parmi ceux des maîtres d’atelier. Il s’agit d’un panneau (La Force, conservée aux Offices) qui devait compléter une série de représentations des sept Vertus théologales et cardinales (Foi, Espérance, Charité, Force, Justice, Prudence et Tempérance).
Entre 1481 et 1482, l’artiste séjourne à Rome, et, avec d’autres peintres florentins comme Cosimo Rosselli et Domenico Ghirlandaio, il travaille à la décoration des murs de la Chapelle Sixtine, construite entre 1475 et 1477 par le pape Sixte IV à l’image du Temple de Salomon. Tout de suite après cette expérience romaine, il réalise d’affilée quelques-unes de ses plus belles peintures de thèmes mythologiques et poétiques, toutes liées d’une manière ou d’une autre au mécénat médicéen : les quatre panneaux peints à la détrempe représentant la nouvelle de Boccace, Nastagio degli Onesti, le célèbre Printemps, Pallas et le Centaure et La Naissance de Vénus.
Un climat d’insécurité générale pèse sur Florence après le départ des Médicis, chassés de la ville en 1494, tandis que leurs adversaires accèdent au pouvoir et que les prédications de Savonarole minent les valeurs morales et la conception même de la vie auxquelles on avait cru. Dans cette phase tardive, à partir des années 1490, les peintures de Botticelli sont animées par des figures emportées par une tension spirituelle croissante, qui traduisent l’inquiétude de cette fin de siècle à Florence. Mais cette transformation est perçue comme une opposition à la modernité et aux développements formels apportés par Léonard et Michel-Ange. Ce dernier le critique en particulier pour sa conception des utilisations de la perspective. Les diverses versions de la Pietà et de la Nativité reflètent cette ultime phase de tourment spirituel.
Botticelli meurt à Florence en 1510."
Source : communiqué de presse, exposition "De Laurent le Magnifique à Savonarole", Musée du Luxembourg, 1er octobre 2003-22 février 2004 (site Web du Sénat français)