Paix

«La paix n’est pas l’absence de la guerre, c’est une vertu qui naît de la force de l’âme.» (Spinoza)

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Essentiel


Enfant palestienne tenant un rameau d'olivier, symbole de paix
Crédit : Asalah - The USAID West Bank & Gaza Culture and Traditions Magazine, no 3, juillet 2003 (The Olive Tree - Part I) - domaine public


«On pourrait reconnaître dans les arbres, dans le végétal, une aptitude à l'amitié. Certains individus sont stériles si on ne leur adjoint un mâle; la vigne étreint l'orme et est aimée du pêcher: tant ces choses qui n'ont pas de sentiment semblent pourtant sentir le bienfait que représente la paix. C'est que, si ces êtres n'ont pas la capacité de sentir, ils ont la vie, qui les rend très proches des êtres dotés de sentiment. Qu'y a-t-il d'aussi brut que l'espèce minérale? Pourtant, on dirait qu'elle aussi a un certain sens de la paix et de la concorde. Ainsi l'aimant attire-t-il à lui le fer, et, lorsqu'il l'a attiré, le retient. Et que dire du fait que les plus féroces des bêtes sauvages savent préserver entre elles une entente? La férocité des lions ne combat pas les lions. Un sanglier ne pointe pas impétueusement sa défense contre un sanglier. La paix règne entre les lynx. Le serpent ne s'en prend pas au serpent. La concorde des loups est devenue proverbiale... Seuls les hommes, à qui, plus qu'à n'importe quelle espèce, aurait dû être naturel l'accord des esprits et pour qui, plus que pour toute autre espèce, il représentait une nécessité, résistent: la nature, si puissante, si efficace ailleurs, ne peut les réconcilier, ni les institutions les réunir; les avantages qui, de l'avis unanime, en résulteraient sont impuissants à les rassembler; ni la perception, ni l'expérience enfin de tant de maux ne peuvent les ramener à un amour mutuel.»

Erasme, Plaidoyer pour la paix, traduit du latin et présenté par Chantal Labre. Paris, Arléa, 2002, p. 21-22.

Enjeux

Au cours des millénaires passés, «on n’était pas habitué à la paix. C’est elle qui semblait anormale, qui semblait une surprise ménagée aux hommes par les Dieux. La plupart des grandes civilisations de l’antiquité se sont développées parmi de furieux états de guerre. Que l’on pense aux petites et glorieuses républiques grecques. Elles ne connurent la paix que pour connaître la décadence. Les batailles et les sièges furent constants en Italie jusqu’au XVIe siècle. Dans la tragédie humaine, la paix ne fut peut-être jamais qu’un entracte.» (Remy de Gourmont, «L’état de guerre – 10 novembre 1914», Pendant l'orage. Quatrième édition. Paris, Librairie ancienne Édouard Champion, 1915, p. 29-30).

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