Gourmandise
Une définition proposée par Brillat-Savarin:
"La gourmandise est une préférence passionnée, raisonnée et habituelle pour les objets qui flattent le goût.
La gourmandise est ennemie des excès; tout homme qui s’indigère ou s’enivre court risque d’être rayé des contrôles.
La gourmandise comprend aussi la friandise, qui n’est autre que la même préférence appliquée aux mets légers, délicats, de peu de volume, aux confitures, aux pâtisseries, etc. C’est une modification introduite en faveur des femmes et des hommes qui leur ressemblent.
Sous quelque rapport qu’on envisage la gourmandise, elle ne mérite qu’éloge et encouragement.
Sous le rapport physique, elle est le résultat et la preuve de l’état sain et parfait des organes destinés à la nutrition.
Au moral, c’est une résignation implicite aux ordres du Créateur, qui, nous ayant ordonné de manger pour vivre, nous y invite par l’appétit, nous soutient par la saveur, et nous en récompense par le plaisir."
Jean-Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût, ou Méditations de gastronomie transcendante. Nouvelle édition. Précédée d'une notice sur l'auteur par M. le baron Richerand. Suivie d'un traité sur les excitans moderne par M. de Balzac. Paris, Charpentier, 1839, p. 161.