Chat
Voici le chat, décrit par Buffon, ce chat que l'on jugeait sévèrement au XVIIIe siècle parce qu'alors, la principale qualité recherchée chez les animaux domestiques était la soumission à l'homme. «[...] quoique ces animaux, surtout quand ils sont jeunes, aient de la gentillesse, ils ont en même temps une malice innée, un caractère faux, un naturel pervers que l'âge augmente encore et que l'éducation ne fait que masquer. [...] Ils prennent aisément des habitudes de société, mais jamais des moeurs: ils n'ont que l'apparence de l'attachement; on le voit à leurs mouvements obliques, à leurs yeux équivoques; ils ne regardent jamais en face la personne aimée; soit défiance ou fausseté, ils prennent des détours pour en approcher, pour chercher des caresses auxquelles ils ne sont sensibles que pour le plaisir qu'elles leur font. Bien différent de cet animal fidèle, dont tous les sentiments se rapportent à la personne de son maître, le chat paraît ne sentir que pour soi, n'aimer que sous condition, ne se prêter au commerce que pour en abuser; et, par cette convenance de naturel, il est moins incompatible avec l'homme qu'avec le chien, dans lequel tout est sincère...».
Jusqu'au XVIIIe siècle, le chat avait d'abord été l'ennemi des rats. C'est pour cette raison par exemple que Colbert l'avait rendu obligatoire sur les bateaux. Il faut se souvenir que les raticides chimiques n'existent que depuis peu.
C'est à partir du moment, note Robert Delort , où le chat cessa d'être opérationnel qu'il put enfin jouir de l'affection des hommes.