Bruno Thiry
D'origine modeste, Bruno commence au bas de l'échelle, en bricolant des petites autos avec -et pour- des copains. Il passe derrière le volant et tout de suite, son "plus" est palpable. Connu d'abord dans la région liégeoise, il devient un adversaire redouté à l'échelle nationale lors du Challenge Citroën qu'il écrase. Son talent s'impose comme une évidence et ses premiers pas hors frontières sont observés. L'ère Opel l'établira dans la hiérarchie mondiale et son heureux caractère et sa disponibilité en feront un personnage apprécié de la presse internationale.
La Ford Escort lui offrira ses premiers podiums mondiaux mais son plus beau rallye sera aussi son pire cauchemar. En 1995, au Tour de Corse, il domine de la tête et des épaules pendant les trois journées de course et se dirige vers son premier succès à ce niveau quand, à deux spéciales(3) de l'arrivée, une pièce casse et, par la faute d'un règlement inique et obtus, il doit abandonner sous les yeux de ses mécaniciens qui n'ont pas le droit d'intervenir pour changer la pièce qui demanderait dix minutes de travail. Il ne gagnera hélas jamais de manche mondiale. Il passera chez Subaru puis chez Skoda avec un intermède de pilote semi-privé(4) où il fera parler la poudre plusieurs fois.
Les places de pilote d'usine se raréfiant, Bruno rebondit avec quelques beaux programmes européens pour Citroën, puis Peugeot de l'écurie belge Kronos et le titre européen 2003 le consacre après un grand duel équilibré de toute l'année avec le Portugais Miguel Campos sur la même auto.
Une campagne européenne en Citroën C2 suit mais notre homme accepte que la roue tourne et est engagé pour développer des pneus chez Good Year où son immense expérience et sa sensibilité de pilote et de mécanicien régalent les techniciens et ingénieurs.
Courant dès lors par pur plaisir, il remet le casque à l'occasion pour deux ou trois épreuves par an.
(3)Spéciale ou épreuve spéciale est le terme utilisé pour désigner les routes (fermées à la circulation) où les concurrents donnent le meilleur d'eux-mêmes à pleine vitesse et où ils sont chronométrés. L'addition des temps en spéciale valant la position finale du pilote lors du rallye concerné.
(4)Il y a des pilotes professionnels qui sont payés pour courir sur des autos qu'on leur fournit. Les pilotes privés sont ceux qui paient pour courir sur une auto qui leur appartient ou qu'ils louent et enfin les semi-privés sont "invités" à rouler sur une auto qu'on leur fournit et dont le budget de fonctionnement est assuré par l'organisateur de l'épreuve ou par un commanditaire (appelé sponsor) qui investit dans l'occasion pour faire la promotion de sa marque.