Physicien italien, né à Côme le 19 (ou le 18) février 1745, mort à Côme le 5 mars 1827. D’une très ancienne famille milanaise, il montra, tout jeune, de brillantes dispositions, non seulement pour les sciences, mais aussi pour la poésie, et à l’âge de dix-huit ans entretenait déjà avec l’abbé Nollet une correspondance suivie sur des sujets de physique très variés. Deux mémoires qu’il publia en 1769 et 1771 et où il donnait, dans le premier, une théorie nouvelle de la bouteille de Leyde, dans le second, la description d’un nouvel appareil électrique par lui imaginé, commencèrent sa réputation. En 1774, il fut nommé, d’abord régent, puis, quelques mois après, professeur de physique du gymnase de Côme. En 1777, il inventa l’
électrophore constant, l’
électroscope, et, à la suite de recherches sur la nature et la composition du gaz inflammable des marais, l’
eudiomètre, le
pistolet électrique, la
lampe perpétuelle à hydrogène. La même année, il entreprit en Suisse un voyage, au cours duquel il visita Haller, Saussure,
Voltaire, et, à son retour, en 1779, fut appelé à la chaire de physique de l’Université de Pavie, qu’il devait occuper jusqu’en 1804. De 1780 à 1782, il parcourut la France, l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre. À Paris, où il avait lié des relations avec
Lavoisier et Laplace, il eut part à l’expérience célèbre par laquelle les trois illustres savants essayèrent de déterminer la cause de l’
électricité atmosphérique. En 1783, il imagina l’
électroscope condensateur qui porte son nom. Il s’appliqua plus particulièrement, dans les années qui suivirent, à l’étude des grands phénomènes de l’
atmosphère et, vers 1792, commença les recherches qui, prenant comme point de départ les observations de Galvani, le conduisirent à la découverte, en 1800, de la pile à deux métaux dite
pile de Volta, qui a été la première pile électrique. L’invention fit grand bruit.
Bonaparte appela en 1801 son heureux auteur à Paris pour y répéter devant l’Institut ses expériences, auxquelles lui-même assista. Peu après, il le nomma comte et sénateur du royaume d’Italie. De son côté, l’Institut comprit en 1802, dans sa première liste d’associés étrangers, Volta, qui était déjà membre, depuis 1791, de la Société royale de Londres et que toutes les académies étrangères se firent dès lors une gloire de s’attacher. Il résigna en 1804 ses fonctions de professeur à Pavie. Très fatigué, il ne publia plus, d’ailleurs, que deux mémoires sans grand intérêt sur la grêle et sur les orages, et le titre de directeur de la Faculté de philosophie de l’Université de Padoue, qu’il reçut en 1815 de l’empereur d’Autriche, fut surtout honorifique. Il avait, en 1782, au retour de son voyage à travers l’Europe, introduit en Lombardie la culture de la pomme de terre. Ses écrits comprennent une douzaine d’opuscules sur des sujets divers de physique et un nombre considérable de mémoires parus dans les recueils scientifiques de l’époque, notamment dans les
Philosophical Transactions, dans les
Memoria della Societa Italiana et dans les
Annali di chemica. Ils ont été, pour la plupart, réunis par V. Antinori sous le titre :
Collezione dell’ opere del Cav. Conte A. Volta (Florence, 1865, 5 vol. in-8). Un monument lui a été élevé à Pavie en 1878.
Article «Volta» de
La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Réalisée par une société de savants et de gens de lettres sous la direction de MM. Berthelot, Hartwig Derenbourg, F.-Camille Dreyfus [et al.]. Réimpression non datée de l'édition de 1885-1902. Paris, Société anonyme de la Grande Encyclopédie, [191-?].
Tome trente et unième (Thermophyle-Zyrmi), p. 1116-1117.