Ibn Khaldoun Abd al-Rahman

1332 (732 depuis l'Hégire)-1406 (808 depuis l'Hégire)
«Sa famille, originaire du Hadramaut, s’était fixé d’abord à Séville où elle avait occupé une importante situation, puis elle était venue s’établir à Tunis auprès des princes Hafsides qui lui prodiguèrent des marques de leur bienveillance et lui confièrent de hauts emplois. Après avoir reçu une excellente éducation dirigée par son père, qui avait renoncé à la carrière politique pour exercer les fonctions de mufti, Ibn Khaldoun entra au service d’Abou Ishâq II, en qualité de secrétaire (1352). Sa haute intelligence l’avait très vite fait apprécier; mais, livré bien jeune encore aux intrigues des cours africaines, il ne sut pas résister aux sollicitations dont il était l’objet et, pour satisfaire son ambition, il ne craignit pas de passer du service d’un prince à celui d’un autre quand il y voyait son intérêt personnel. De là cette existence tourmentée dans laquelle il passa la plus grande partie de son existence, allant de Tunis à Fez, de Fez en Espagne, d’Espagne à Bougie, puis à Tlemcen, tantôt ambassadeur ou premier ministre, tantôt disgracié et jeté en prison. Renonçant enfin à cette vie agitée et pleine de déboires (1374), Ibn Khaldoun se retira dans une de ses terres près de Tiaret et là il composa ses Prolégomènes et commença la rédaction de son Histoire universelle, qu’il ne put achever à ce moment faute de quelques renseignements. Il se décida alors à aller à Tunis consulter les ouvrages dont il avait besoin et poursuivit sa route jusqu’au Caire dans le même dessein. Il était fixé dans cette dernière ville depuis deux ans, lorsqu’il fut nommé grand cadi malékite d’Égypte, fonctions qui lui furent enlevées puis rendues à trois reprises différentes et qu’il occupait encore quand il mourut en 1406. Durant un voyage qu’il avait fait en Syrie pour accompagner le sultan El-Malik En-Nâsir, Ibn Khaldoun se trouva enfermé à Damas et fait prisonnier par Tamerlan qui lui rendit la liberté et le traita ensuite avec beaucoup d’égards. Sous le titre de Moqaddimât (Prolégomènes), Ibn Khaldoun a rédigé une sorte d’introduction à l’histoire des Arabes et de philosophie de cette histoire qui est un des ouvrages les plus remarquables parmi ceux qui ont été écrits par les auteurs musulmans au point de vue historique. Il y a déployé une grande largeur de vues, une vaste érudition et y a montré un sens critique (…)»

source: article «Ibn Khaldoun» de La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Réalisée par une société de savants et de gens de lettres sous la direction de MM. Berthelot, Hartwig Derenbourg, F.-Camille Dreyfus [et al.]. Réimpression non datée de l'édition de 1885-1902. Paris, H. Lamirault, [191-?]. Tome vingtième (Héronas-Janicki), p. 515.

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Ibn Khaldoun sur le savoir:

«En réalité, dit-il, le seul moyen naturel d'atteindre la vérité est la disposition naturelle de penser, lorsqu'elle est débarrassée de toutes les fausses idées et quand celui qui pense place toute sa confiance dans la miséricorde divine. La logique n'est rien d'autre qu'une description de l'action de penser et dans la plupart des cas la suit.»

source: Abdesselam Cheddadi,Ibn Khaldun, ©UNESCO, article reproduit dans le document associé: «Ibn Khaldun et l'éducation»

Articles


Ibn Khaldun et l'éducation

Abdesselam Cheddadi
«L'âme individuelle s'accomplit dans et par les connaissances. L'invention et le développement des sciences répondent d'abord à une nécessité spirituelle.» Voici résumée la conception de l'éducation musulmane au moyen-âge, telle que décr



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