Fondements de la bioéconomie

Nicholas Georgescu-Roegen
Passages de Energy and Economic Myth, de Georgescu-Roegen, publiés par l'auteur dans le Southern Economic Journal, vol. 41, no 3, janvier 1975. Traduit par Josette Lanteigne, collaboratrice de L'Agora.
À quelques exceptions près, toutes les espèces autres que l'espèce humaine n'ont que des instruments endosomatiques, comme Alfred Lotka a proposé d'appeler les outils qui appartiennent à l'organisme individuel de manière innée, comme les pieds, griffes, ailes, etc. Seul l'homme est parvenu, avec le temps, à utiliser un bâton dont il n'était pas pourvu à sa naissance, mais qui était la prolongation de son bras endosomatique, augmentant ainsi son pouvoir. C'est à ce moment que l'évolution de l'homme a dépassé les limites biologiques pour inclure aussi (et principalement) l'évolution d'instruments exosomatiques, qui sont produits par l'être humain sans être des parties de son corps (notons que la pratique de l'esclavage et la transplantation d'organe sont des pratiques exosomatiques). Ayant dépassé ses limites biologiques, l'homme peut maintenant voler dans le ciel ou nager sous l'eau, bien que son corps soit dépourvu d'ailes, de nageoires ou de branchies.
L'évolution exosomatique a fait subir à l'espèce humaine deux changements fondamentaux et irrévocables. Le premier est le conflit social irréductible qui caractérise l'espèce humaine. En effet, il y a d'autres espèces qui vivent en société, mais elles sont libres de tels conflits. La raison est que leurs «classes sociales» correspondent à de nettes divisions biologiques. Ainsi, le meurtre périodique d'une grande partie des faux-bourdons par les abeilles est une action naturelle, biologique, pas une guerre civile.
Le deuxième changement concerne l'attrait irrésistible des instruments exosomatiques, un phénomène analogue à celui du poisson volant devenu accro à l'atmosphère: il subit une mutation qui en fait un oiseau pour toujours. C'est à cause de ce penchant que la survie de l'humanité présente un problème entièrement différent de celui de toute autre espèce vivante. Le problème n'est pas seulement biologique, ni seulement économique, mais bioéconomique. Ses larges contours dépendent des asymétries multiples existant entre les trois sources de basse entropie qui constituent ensemble la dot de l'humanité: l'énergie libre reçue du soleil, d'une part, et l'énergie libre plus les structures matérielles stockées dans les entrailles de la terre, d'autre part.
La première asymétrie est que les composants terrestres constituent une réserve, tandis que la ressource solaire est un flux. Le charbon contenu dans les mines est une réserve, puisque nous sommes théoriquement libres de l'extraire entièrement dès maintenant ou progressivement, au cours des siècles à venir. Mais il serait impossible d'utiliser actuellement, ou à n'importe quel moment, une partie d'un flux futur de radiations solaires. De plus, le débit de ces radiations est complètement hors de notre contrôle; il est régi uniquement par des conditions cosmologiques qui comprennent notamment la taille de notre globe. Une génération, quoi qu'elle puisse faire, ne pourrait entamer la part de radiations solaires des générations futures. Au contraire, vu la priorité du présent sur l'avenir et l'irrévocable dégradation entropique, la consommation des générations passées a une incidence directe sur l'état des réserves terrestres.
Deuxièmement, puisqu'aucune procédure pratique n'est disponible à l'échelle humaine pour transformer l'énergie en matière, l'entropie basse de la matière accessible est de loin l'élément le plus critique du point de vue bioeconomique. Un morceau de charbon brûlé par nos ancêtres est perdu pour toujours, de même que l'est une partie de l'argent ou du fer, par exemple, extraits par eux. Par contre, les générations futures auront toujours leur part inaliénable d'énergie solaire, qui existe en quantité énorme. Elles seront donc toujours à même d'utiliser chaque année au moins le bois équivalent à la croissance annuelle des végétaux. Mais il n'y a pas d'équivalence en ce qui a trait à l'argent et au fer utilisés par les générations précédentes. C'est pourquoi la bioéconomie souligne que chaque Cadillac ou chaque Zim – sans parler de n'importe quels instruments de guerre – signifient qu'il y aura moins à partager avec les générations futures et, implicitement, moins d'êtres humains.
Troisièmement, il y a une différence astronomique entre l'importance du flux d'énergie solaire et la taille de la réserve d'énergie contenue dans le globe terrestre. Au prix d'une diminution de masse de 131 x 1012 tonnes, le soleil émet annuellement 1013 Q. Quand on sait qu'un Q est égal à 1018 BTU! De ce flux fantastique, seuls environ 5,300 Q sont interceptés aux limites de l'atmosphère terrestre, dont la moitié sont renvoyés dans le cosmos. À notre propre échelle, cependant, même cette quantité de radiations solaires est fantastique, la consommation mondiale d'énergie se situant actuellement autour 0.2 Q par année. La photosynthèse absorbe seulement 1.2 Q de la quantité d'énergie solaire qui atteint le niveau du sol. Les chutes d'eau pourraient nous fournir jusqu'à 0.08 Q, mais nous n'employons actuellement qu'un dixième de ce potentiel. Quand on sait par ailleurs que le soleil continuera à briller avec pratiquement la même intensité pendant encore cinq milliards d'années (se transformant en géante rouge qui élèvera la température de la terre à 1,000°F), on peut douter que l'espèce humaine survive pour bénéficier de cette abondance.
Quant à la dot terrestre, nous constatons que, selon les meilleures évaluations, la dot initiale de carburant fossile s'élevait seulement à 215 Q. Les réserves récupérables s'élèvent à environ 200 Q. Ces réserves, donc, ne représentent que deux semaines de lumière solaire sur le globe. Si leur épuisement continue à l'allure actuelle, ces réserves pourront soutenir l'activité industrielle de l'homme pendant quelques décennies encore. Les réserves d'uranium 235 ne dureront pas plus longtemps si on les emploie dans les réacteurs ordinaires. Les espoirs se portent vers le surrégénérateur qui, à l'aide de l'uranium 235, peut «extraire» l'énergie de la matière fertile mais non fissile des éléments uranium 238 et thorium 232. Quelques experts prétendent que cette source d'énergie est virtuellement inépuisable. Aux États-Unis seulement, il existerait de grands secteurs couverts de schiste argileux noir et de granit contenant 60 grammes d'uranium naturel ou thorium par tonne métrique. Sur cette base, Weinberg et Hammond (dans «Limits to the Use of Energy», American Scientist, juillet-août 1970), ont conçu un grand plan. Par exploitation et écrasement de toutes ces roches, nous pourrions obtenir assez de combustible nucléaire pour fournir environ 32,000 surrégénérateurs distribués dans 4,000 parcs proches du littoral, qui fourniraient une population de vingt milliards d'habitants pendant des millions d'années, en supposant un taux de consommation d'énergie par personne deux fois plus élevé que le taux actuel aux États-Unis. Or ce grand plan est un exemple typique de pensée linéaire, selon laquelle tout ce qui est nécessaire pour assurer l'existence d'une population, même «considérablement plus grande que vingt milliards d'habitants», c'est une augmentation proportionnelles des ressources. Weinberg et Hammond ne nient pas qu'il y ait également des questions non techniques, mais ils en minimisent l'importance. Ils laissent de côté la plus importante d'entre elles, la disqualifiant comme «transcientifique»: celle de savoir si on peut produire une organisation sociale qui soit compatible avec la densité de population et l'expérimentation nucléaire à grande échelle préconisées par le plan. Les techniciens ont vite fait d'oublier qu'à la suite de leurs propres succès, de nos jours, il peut être plus facile d'amener la montagne jusqu'à Mahomet que d'inciter celui-ci à se déplacer jusqu'à la montagne. Comme des forum responsables l'admettent ouvertement, même un surrégénérateur présente toujours des risques substantiels de catastrophe nucléaire et le problème du transport sécuritaire de combustibles nucléaires comme celui du stockage sécuritaire des déchets radioactifs attendent toujours une solution, même pour une échelle d'opération modérée.
Reste le plus grand rêve du physicien, la fusion thermonucléaire contrôlée. Pour constituer une percée réelle, il doit s'agir d'une réaction de fusion deutérium-deutérium, la seule qui soit susceptible de produire une source formidable d'énergie terrestre pendant très longtemps (1% du deutérium contenu dans les océans fournirait 108 Q par cette réaction, une quantité amplement suffisante pendant environ cent millions d'années de très haut confort industriel; la réaction deutérium-tritium aurait de meilleures chances de succès car elle nécessite une température inférieure, mais comme elle implique le lithium 6, qui est rare, on obtiendrait seulement environ 200 Q en tout). Cependant, à cause des difficultés évoquées plus haut, même les experts y travaillant ne sont pas des plus optimistes.
Finalement, mentionnons les énergies constituées par la marée et les forces géothermiques qui, bien que non négligeables (en tout, 0.1 Q par an), ne peuvent être exploitées que de façon très limitée.
On a maintenant une image claire de la situation. Les énergies terrestres sur lesquelles nous pouvons compter efficacement existent en très petites quantités, alors que celles qui existent en abondance sont entourées de risques et d'obstacles techniques énormes. D'autre part, il y a l'énergie immense du soleil qui nous atteint sans faute. Son utilisation directe n'est pas encore pratiquée à une échelle significative, la raison principale étant que les industries conventionnelles sont encore beaucoup plus efficaces économiquement. Mais des résultats prometteurs viennent de directions diverses. Du point de vue de la bioéconomie, ce qui importe, c'est que la possibilité d'utiliser l'énergie solaire ne soit pas entourée de risques ou accompagnée d'un immense point d'interrogation; c'est un fait prouvé.
La conclusion est que la dot entropique de l'humanité présente une autre pénurie différentielle importante. À très long terme, l'énergie terrestre est beaucoup plus rare que l'énergie solaire. Ce qui démontre la sottise du cri de victoire que nous poussons, lorsque nous pouvons finalement tirer des protéines des carburants fossiles! La saine raison nous dicte d'aller dans la direction opposée, de convertir la substance végétale en carburant – une ligne évidemment plus naturelle, déjà poursuivie par plusieurs chercheurs. À cet égard, il est intéressant de rappeler qu'en Suède, pendant la Deuxième Guerre mondiale, on conduisait des automobiles carburant au pauvre gaz obtenu en chauffant le charbon de bois avec du petit bois d'allumage dans un conteneur servant de réservoir!
Quatrièmement, du point de vue de l'utilisation industrielle, l'énergie solaire présente un inconvénient majeur par rapport à l'énergie d'origine terrestre. Cette dernière est disponible en grandes proportions, parfois trop. En conséquence, elle nous permet d'exécuter presque instantanément d'immenses travaux, dont la plupart ne pourraient pas être accomplis autrement. Par contraste, le flux d'énergie solaire nous parvient avec une intensité extrêmement basse, comme une pluie très fine, presque une brume microscopique. Ce qui différencie essentiellement cette pluie de la vraie pluie est que cette pluie de radiations ne se rassemble pas naturellement dans des ruisselets, des ruisseaux, des rivières et finalement dans des lacs d'où nous pourrions la tirer en grandes quantités, comme c'est le cas avec les chutes d'eau. Imaginez la difficulté à laquelle on ferait face si on essayait d'employer directement l'énergie cinétique de quelques gouttes de pluie microscopiques, au moment où elles tombent. L'utilisation directe de l'énergie solaire (sans passer par l'énergie chimique des plantes vertes ou par l'énergie cinétique du vent et des chutes) présente les mêmes difficultés. Mais cette difficulté n'est pas synonyme d'impossibilité.
Cinquièmement, l'énergie solaire a néanmoins un avantage unique et incommensurable. L'utilisation de n'importe quelle forme d'énergie terrestre produit une forme de pollution nocive qui, de plus, est irréductible et de là cumulative, ne serait-ce que sous forme de pollution thermale. Par opposition, toutes les utilisations d'énergie solaire sont dépourvues de facteurs de pollution. Que cette énergie soit employée ou non, sa destination suprême est la même: devenir la chaleur dissipée assurant l'équilibre thermodynamique entre le globe et le cosmos, à une température propice. Une réserve nécessaire: même l'utilisation d'énergie solaire peut affecter le climat, si l'énergie est libérée ailleurs que là où elle a été recueillie. Ceci est valable également pour une différence de temps, mais ce cas ne devrait pas avoir d'importance pratique.
La sixième forme d'asymétrie est liée au fait élémentaire que la survie de chacune des espèces vivant sur Terre dépend, de façon directe ou indirecte, de la présence de radiations solaires. L'homme seul, à cause de son penchant exosomatique, dépend également des ressources minérales. Il ne rivalise avec aucune autre espèce pour leur utilisation, encore que celle-ci mette en danger plusieurs formes de vie, y compris la sienne propre. Quelques espèces ont en fait été conduites au bord d'extinction, simplement à cause des besoins exosomatiques de l'homme ou de son goût exagéré pour l'extravagant. Mais rien dans la nature ne se compare à la férocité avec laquelle l'homme lutte pour obtenir l'énergie solaire (sous sa forme primaire ou dans ses sous-produits). L'homme ne dévie pas de la loi de la jungle; au contraire, il s'est fait plus impitoyable avec ses instruments exosomatiques sophistiqués. L'homme a ouvertement cherché à exterminer toute espèce le privant de son alimentation ou cherchant à s'alimenter à partir de lui: les loups, lapins, mauvaises herbes, insectes, microbes, etc.
Mais cette lutte de l'homme avec d'autres espèces pour l'alimentation (à la limite, pour l'énergie solaire) a quelques aspects positifs. Un de ces aspects a des conséquences d'une grande portée en plus de réfuter de la manière la plus instructive la croyance que chaque innovation technologique constitue un mouvement dans la bonne direction en ce qui concerne l'économie des ressources. Le cas relève de l'économie des techniques agricoles modernes.
Justus von Liebig a observé que «la civilisation est l'économie du pouvoir». Or l'économie du pouvoir appelle présentement un tournant. Au lieu de continuer d'être opportunistes en orientant nos recherches vers la découverte de manières plus économiques et efficaces d'exploiter les ressources minérales – qui existent en quantité limitée tout en étant polluantes – nous devons diriger tous nos efforts vers l'amélioration des utilisations directes d'énergie solaire, la seule source propre et virtuellement illimitée.
Une économie basée principalement sur l'énergie solaire libérerait aussi, quoi que non complètement, les générations futures du monopole du présent, car elles devront aussi puiser au réservoir de ressources terrestres. L'innovation technologique aura certainement encore un rôle à jouer. Mais il est temps pour nous de cesser de rechercher exclusivement l'augmentation de la provision de ressources. La demande peut aussi jouer un rôle qui serait à la limite plus grand et plus efficace.
Il serait inutile de proposer une renonciation complète au confort industriel de l'évolution exosomatique. L'humanité ne retournera pas à la caverne ou, plutôt, à l'arbre. Mais il y a quelques points qui peuvent être inclus dans un programme bioeconomique minimal.
Premièrement, la production de tous les instruments de guerre, et non seulement la guerre elle-même, doit être interdite complètement. Il serait absurde de continuer de faire pousser du tabac si personne n'avait l'intention d'en fumer. Les nations assez développées pour être les principaux producteurs d'armements doivent être capables d'atteindre un consensus sur cette prohibition si, comme elles le prétendent, elles sont assez sages pour diriger l'humanité. La cessation de la production de tous les instruments de guerre permettrait non seulement d'en finir avec les meurtres de masse au moyen d'armes ingénieuses, mais on libérerait ainsi des forces productives énormes pour l'aide internationale, sans avoir à abaisser le niveau de vie dans les pays correspondants.
Deuxièmement, à l'aide de ces forces productives aussi bien que par des mesures sincères et bien planifiées, on doit aider les nations sous-développées à arriver aussi rapidement que possible à un bon (non luxueux) niveau de vie. Les deux extrémités du spectre doivent participer aux efforts exigés par cette transformation et accepter la nécessité d'un changement radical de leurs visions opposées de la vie.
Troisièmement, l'humanité doit graduellement abaisser sa population jusqu'à un niveau qui pourrait être soutenu uniquement par l'agriculture biologique. Naturellement, les nations éprouvant maintenant une très haute croissance démographique devront lutter durement pour obtenir des résultats rapides dans cette direction.
Quatrièmement, jusqu'à ce que l'utilisation directe d'énergie solaire soit générale ou que la fusion contrôlée soit réalisée, tout gaspillage d'énergie – en surchauffant, surrafraîchissant, en surilluminant, en dépassant les limites de vitesse, etc., – doit être soigneusement évité et si nécessaire, soumis à une régulation stricte.
Cinquièmement, nous devons nous guérir du penchant morbide pour des tous les gadgets extravagants, magnifiquement illustré par un article aussi contradictoire que le cart de golf et par des splendeurs de mammouths comme les voitures à deux garages. Si nous agissions ainsi, les fabricants devraient arrêter de produire ces prétendues commodités.
Sixièmement, nous devons aussi nous débarrasser de la mode, «cette maladie de l'esprit humain», comme l'Abbé Fernando Galliani l'a caractérisée dans sa Della moneta (1750). C'est en effet une maladie de l'esprit que de jeter un manteau ou un meuble qui peuvent encore rendre leurs services spécifiques. Acquérir un «nouveau» char chaque année ou redécorer sa maison à tous les deux ans est un crime bioéconomique. Plusieurs auteurs ont déjà proposé que les marchandises soient fabriquées en vue d'une plus grande durabilité. Mais il est encore plus important que les consommateurs apprennent à mépriser la mode. Les fabricants n'auront alors d'autre choix que de se concentrer sur la durée.
Septièmement, en relation étroite avec le point précédent, est la nécessité que des marchandises plus durables soient conçues pour pouvoir être réparées.
Huitièmement, en accord avec ce qui précède, nous devons nous guérir de ce que j'ai appelé «le syndrome de la machine se rasant», qui doit se raser plus rapidement afin d'avoir plus de temps pour travailler sur une machine qui se rase plus rapidement, afin d'avoir plus de temps pour travailler sur une machine qui se rase toujours plus rapidement, etc., à l'infini. Ce changement nous amènerait à des réformes dans toutes les professions qui ont séduit l'homme dans cette régression infinie. Nous devons enfin réaliser qu'une des conditions préalables pour une bonne vie est une proportion substantielle de temps de loisir dont on profite de manière intelligente.
Considérées sur le papier, dans le résumé, les recommandations précédentes sembleraient dans l'ensemble raisonnables à qui désirerait examiner la logique sur laquelle elles reposent. Mais une crainte demeure dans mon esprit, depuis que j'ai commencé à m'intéresser à la nature entropique du processus économique. L'humanité suivra-t-elle un programme qui implique une limitation de son penchant vers le confort exosomatique?
Le destin de l'homme est peut-être de connaître une existence courte mais fière et excitante, plutôt que longue et végétative. Nous laisserions alors d'autres espèces, dépourvues de toute ambition spirituelle – les amibes, par exemple – hériter d'une Terre baignant toujours dans l'abondance de la lumière solaire.

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