« Ils s'en vont: Jean Hamelin, Léon Dion, Fernand Dumont, et tout récemment Pierre Savard. D'autres, parmi les gardiens de notre mémoire collective, éprouvent des ennuis de santé. Ou encore c'est l'âge qui fait des ravages. De toute manière, un historien qui s'en va, c'est comme une fenêtre qui se ferme et, comme on disait autrefois, une lampe qui s'éteint. Pierre Savard est une de ces lumières difficiles à remplacer. Il était le
gentleman par excellence des historiographes d'ici. Connaissant tous les confrères, d'une université à l'autre, prêt à rendre tous les services, ici et là allant venant, toujours une référence à l'oeil, une lecture à partager, un étudiant, une étudiante à encourager. Que n'a-t-il pas fait pour nous? Initiateur de projets, il demeurait plein d'admiration pour les historiens en bibliothèques, pour les chercheurs isolés, pour les archivistes et les bibliographes. C'est bien: chacun ses talents! Il était aussi un homme d'institutions, directeur de revues historiques, animateur hors pair d'assemblées qui sans lui auraient pu être houleuses. Et, entre temps, il prépare l'édition critique des oeuvres complètes de François-Xavier Garneau, ouvre des pistes nouvelles de recherche sur le Canada du XIXe siècle. Mais je dirais encore une fois que sa grande qualité aura été de mettre tous ses talents et son extraordinaire mémoire au service de toute la confrérie des historiens d'ici, hommes et femmes de toute allégeance. Merci Pierre! Et quand en plus c'est un ami qui part, et trop tôt, le goût nous prend de dire aussi: Au revoir Pierre! »