Réel

On ne se tromperait guère en identifiant le sens du réel au sens du coût. On est dans le réel aussi longtemps qu’on demeure conscient du fait que tout a un coût : humain, économique, écologique...Certes on dit des joies les plus hautes qu’elles sont sans prix alors qu’elles résultent, si elles sont authentiques, du rapport le plus intime avec le réel, mais on veut simplement dire alors qu’elles ont une valeur infinie, sans commune mesure, avec les épreuves antérieures qui les ont rendues possibles. Ce que l’alpiniste contemple au sommet de la montagne est sans prix par rapport à ses blessures, mais ces dernières n’en sont pas moins le coût réel de son extase.

Enjeux

Le progrès des deux derniers siècles, fondé sur une exploitation d’un capital naturel dont on a ignoré le coût, a plongé l’ensemble de ceux qui en ont bénéficié dans un irréalisme fondamental. Le gaspillage donne la mesure de cet irréalisme : Le gaspillage de nourriture atteint 96 milliards de livres par année aux États-Unis, soit 27 % des 356 milliards de livres produites. Chaque famille gaspille en moyenne 280 livres de nourriture par année.

Une forte proportion de cette nourriture gaspillée provient directement ou indirectement du pétrole et de l’eau, deux biens dont on néglige le coût. On attache certes un coût économique au pétrole, et dans certains pays à l’eau, mais on met entre parenthèses le coût présent et futur des déséquilibres dans la nature résultant de l’usage abusif ou inapproprié qu’on en fait.

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