Béland Claude
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Le milieu familial de Claude Béland a joué un rôle déterminant dans son orientation future, tant du point de vue professionnel que de celui de ses valeurs. Il est en effet le fils de Germaine Raymond et de Benjamin Béland, commerçant et fondateur de la Caisse populaire d'Outremont, qui fut également président de l'Union régionale de Montréal des caisses Desjardins, dont ils s’efforça d’assurer le développement. « De plus, issu d'une famille de six enfants, avec une mère dont la santé était fragile, la notion d'entraide a très rapidement fait partie des valeurs fondamentales de Claude Béland. Bref, caisses populaires et d'économie, mouvement coopératif, entraide et solidarité constituent depuis toujours l'environnement de monsieur Béland. » (texte d’hommage lors de la remise d’un doctorat honoris causa de l’UQAM)
Le jeune Claude fait son cours classique au Collège Jean-de-Brébeuf, puis il poursuit des études universitaires à la Faculté de droit de l'Université de Montréal. Diplômé, il est admis au Barreau en 1956. Il pratiquera d’abord le droit en cabinet privé en se spécialisant en droit des coopératives et en droit commercial. Il se tournera par la suite vers l’enseignement. Professeur de droit commercial à l'École des hautes études commerciales de 1958 à 1968, il enseignera ensuite le droit des coopératives à la Faculté d'éducation permanente de l'Université de Montréal, de 1968 à 1985, et à l'École du Barreau de 1974 à 1979. Entre 1983 à 1985, il sera professeur de droit comparé de la coopération à la Faculté de droit, toujours à l’Université de Montréal. Actuellement, il est professeur-associé à l’École des sciences de la gestion à l’Université du Québec à Montréal et président du conseil d’administration de la chaire en Responsabilité sociale et en Développement durable, anciennement la chaire Économie et Humanisme, après en avoir été le titulaire-fondateur pendant quatre ans.
Il occupe aussi, dans les premieres décennies de sa vie active, des postes d'administrateurs au sein de plusieurs organismes ou entreprises, en particulier, la Régie de l'assurance-dépôts du Québec, les Éditions du Jour, l'Association des éditeurs canadiens et la compagnie d'assurance Bélair.
Mais l’essentiel de sa carrière, Claude Béland la fera au sein du mouvement coopératif au Québec, et tout spécialament dans le milieu des caisses d’économie et des caisses populaires. Dans ses jeunes années, il travaille à caisse de son père comme caissier et comme préposé au crédit. En 1962, il collabore à la fondation de la Fédération des caisses d’économie du Québec, « rapatriant ainsi plusieurs caisses opérant au Québec jusqu'alors affiliées à la Credit Union League, elle-même affiliée aux centrales américaines ». (Ordre national du Québec) Il entre en 1971 au service de cette Fédération à titre de conseiller juridique. En 1979, il en devient le directeur-général. Voici comment il présente cette période de sa carrière sur son site internet : « Dès son entrée en fonction, il négocie l’affiliation de cette fédération au Mouvement des caisses Desjardins et par la suite réalise la fusion de la Quebec Credit union League à la Fédération des caisses d’économie. Six ans plus tard, il est nommé adjoint au président du Mouvement des caisses Desjardins et l’année suivante, élu président du Mouvement, poste qu’il a occupé de 1987 à 2000. Sous sa présidence, le Mouvement prend le virage du décloisonnement des services financiers et connaît une croissance importante. Il propose la création de quelques filiales, dont les Valeurs mobilières Desjardins et la Desjardins Federal Savings Bank, en Floride, procède à l’acquisition de quelques groupes financiers dont Disnat et le Groupe La Laurentienne. Le Mouvement prend également le virage technologique par le développement d’un réseau de guichets automatiques, du dépôt et du paiement direct par voie informatique, du développement des services financiers par internet. Le Mouvement accentue également son ouverture sur les marchés financiers internationaux ainsi que ses relations avec les coopératives de tous les continents. »
Dans une analyse ("L'héritage de Claude Béland") parue au lendemain de son départ de la présidence du Mouvement Desjardin, le chroniqueur économique de La Presse, Claude Picher livrait un bilan largement positif du "règne" de Béland du point de vue financier et organisationnel : "Sur le plan financier, selon l'analyste, il est largement positif. Les données, dit-il, sont remarquables non seulement sur le plan de la croissance, mais surtout sur le plan de la capitalisation collective du Mouvement. Sur le plan de l'organisation, écrit-il, Monsieur Béland a le mérite d'avoir engagé les plus importantes réformes structurelles depuis les débuts du Mouvement. Au cours de cette période, les actifs de la grande coopérative financière québécoise ont passé de 29 à 74 milliards $, le nombre de membres s'est accru de un million pour atteindre 5,1 millions en le mouvement a augmenté ses parts de marché dans la plupart des segments où il est actif." (Claude Picher, "L'héritage de Claude Béland", La Presse, 17 février 2000, p. E3; voir dossier Claude Béland, Wikipedia)
Son engagement en faveur de la coopération dépassa les frontières du Québec. Il fut en effet administrateur de l’Alliance coopérative internationale et, par la suite, président de l’Association internationale des banques coopératives.
Claude Béland est impliqué, depuis les années 1990, dans tous les débats sociaux, économiques et politiques importants au Québec. A l’époque de Meech, il a fait partie de la Commission sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec (Commission Bélanger-Campeau). Il est l’un des fondateurs du Forum pour l’emploi dont il a assumé la présidence de 1988 à 1998; il a également présidé, en 1995, à la demande du premier ministre du Québec, le Sommet économique et de l'emploi. Il fut membre de la Société québécoise du développement de la main-d’œuvre et du Comité sur l’encadrement des services financiers qui pavé la voie à la création d’une nouvelle Autorité de l’ensemble des services financiers. Il présida également aux destinées de la Société d’implantation du centre hospitalier de l’Université de Montréal dont, à la demande de la ministre de la Santé et des services sociaux, il a pris en charge la rédaction et le dépôt du plan directeur, tel que le prescrivait son mandat.
Il dirige également le Mouvement Démocratie et Citoyenneté, issu des États généraux sur la réforme des institutions démocratiques du Québec dont il présida le comité directeur (2002-2003) à la demande du gouvernement du Québec. Il préside le Conseil d’Éthique de l’industrie des boissons alcooliques du Québec et la Fondation pour la lutte au décrochage scolaire de Montréal. Il est à la tête du Groupe international de recherche en éthique financière (GIREF) de l'UQAM et il siège également au Comité conseil du Fonds d’investissement en développement durable.