Spengler Oswald
Le philosophe allemand Oswald Spengler a étudié les mathématiques, l'histoire, l'art et la philosophie à Munich et à Berlin. Il a consacré l'un de ses travaux universitaires à Héraclite et il a enseigné les mathématiques, à Saarbrücken, Düsseldorf et Hambourg. Il a quitté ce métier, qu'il n'aimait pas, en 1911 pour se consacrer à son oeuvre tout en gagant sa vie en tant que professeur privé.
Il a jeté les bases d'une philosophie de l'histoire dont il espérait qu'elle permette de prédire le cours des grands événements
Dans son grand ouvrage, Le Déclin de l'Occident, Spengler critique la conception traditionnelle de l'histoire vue comme une série de processus interdépendants bien que divisibles en périodes. Il estime que l'histoire du monde consiste en des cultures indépentantes les unes des autres qui suivent un cours cyclique.
Spengler distingue huit niveaux de culture. On peut, dit-il, penser la culture par analogie avec l'organisme vivant : elle naît, elle a une jeunesse et une maturité, elle décline et elle meurt.
Il n'existe rien de tel qu'une nature autonome. Toute forme de vie à l'intérieur d'une culture, y compris la vie spirituelle, est déterminée exclusivement par les stades du développement historique de cette culture. On peut saisir par l'intuition la structure fondamentale du développement d'une culture.
Spengler appelle civilisation le dernier stade du développement d'une culture, celui du dépérissement. Ses caractéristiques sont la décadence et l'éclectisme dans l'expression artistique, le vide et le scepticisme. Elle se manifeste par l'existence de grandes villes. En se basant sur cette analyse, Spengler croit que la culture occidentale a atteint la phase de la civilisation et est vouée à un déclin imminent. Il ne faut pas considérer un tel déclin comme une catastrophe, mais comme une dissolution.
Déclin de l'Occident, extrait :
« Une culture naît au moment où une grande âme se réveille, se détache de l'état psychique primaire d'éternelle enfance humaine, forme issue de l'informe, limite et caducité sorties de l'infini et de la durée. Elle croît sur le sol d'un paysage exactement délimitable, auquel elle reste liée comme la plante. Une culture meurt quand l'âme a réalisé la somme entière de ses possibilités, sous la forme de peuples, de langues, de doctrines religieuses, d'arts, d'États, de sciences, et qu'elle retourne ainsi à l'état psychique primaire ».
Vom deutschen Volkscharakter, extrait :
« Le caractère d'un peuple est le résultat de son destin. Ce n'est ni la terre, ni le climat, ni le ciel, ni le sang, ni la race qui en dernier ressort le produisent. Ce n'est là que la matière à partir de laquelle les coups de la réalité historique forgent une forme ».