Haydn Joseph

31 / 03 / 1732-31 / 05 / 1809
Son destin est lié à celui de Mozart à qui il vouait une grande affection et à celui de Beethoven à qui il enseigna la composition. Il entra enfant à la maîtrise de la cathédrale St-Etienne, à Vienne, et son père dut intervenir pour empêcher qu'on en fit un castrat!. Il était à la fois claveciniste, organiste et violoniste et fut au service de plusieurs seigneurs avant d'occuper le poste de chef d'orchestre à la maison des princes Esterhazy. Il occupera ce poste pendant trente ans; certains biographes y voient un signe de pendant trente ans. Certains musicologues l'accuseront de servilité. Toute autre est l'opinion de H. Wirth «Les rapports exceptionnellement bons entre Haydn et son maître (Nicolas le Magnifique), écrit-il, ont souvent été interprétés comme de la servilité à l'égard du prince. Rien n'est moins vrai car Nicolas a vraiment estimé - sinon admiré - son jeune maître de chapelle... C'est dans cette optique qu'il faut considérer la célèbre Symphonie des adieux..., témoignage authentique de ces rapports amicaux». Dans cette symphonie, Haydn manifeste le désir de ses musiciens de prendre des vacances en faisant quitter progressivement l'orchestre à chaque groupe d'interprètes jusqu'à ce que la scène soit complètement vide. Haydn fut un compositeur très prolifique; il a écrit une centaine de symphonies, des concertos au nombre de vingt, plusieurs dizaines de quatuors à cordes et de trios, une trentaine de sonates, deux oratorios, les Saisons et la Création. «Dans toutes ces oeuvres, écrit Vuillermoz, il affirme des qualités de grâce, de finesse et d'élégance qui donnent à sa musique la «silhouette» apparente de celle de Mozart. ...Les ressemblances sont si frappantes qu'on a parfois attribué à Mozart la paternité d'oeuvres écrites (par Haydn)».

Goethe et Haydn

Mais le témoignage le plus précieux sur Haydn nous a été donné par Goethe: «Depuis près de cinquante ans, la pratique et l'audition de ses oeuvres m'ont chaque fois communiqué une sensation de plénitude. ...Je pense... au reproche qu'on fait communément à Haydn: sa musique manquerait de passion. A quoi je réponds: l'élément passionnel en musique, comme dans tous les autres arts, a d'autant moins d'importance que c'est celui qui est le plus facilement perceptible. Il n'est pas essentiel, c'est le produit d'un hasard. Selon les Anciens, il masque la nature profonde des choses et altère la beauté...».

«Car Haydn est bien à nous: enfant de nos contrées il fait sans exaltation ce qu'il fait. D'ailleurs que pourrait-il exalter davantage: tempérament, sensibilité, esprit, humour, spontanéité, douceur, force, enfin les deux signes mêmes du génie, naïveté et ironie, tout cela est déjà son bien propre. ...saluons son art comme antique dans le meilleur sens du terme... Son caractère moderne n'a par ailleurs été, à notre connaissance, jamais contesté par personne: cela serait difficilement défendable, puisque toute la musique moderne repose sur lui».

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