Achillée millefeuille

Plante herbacée vivace; TIGE velue, rigide (long. 30 à 60 cm); FEUILLES longues, très divisées en segments étroits, nombreuses petites FLEURS (qui sont en fait des capitules) disposées en corymbe* à l'extrémité de la tige, couleur blanche ou parfois rose, (diam: 4 à 6 mm).
L'herbe à dinde fleurit tout l'été et se répand dans les lieux secs et ensoleillés.
«L'une de nos plantes les plus communes et les plus connues de tout le monde. Les fleurs sont généralement blanches mais les colonies à fleurs roses ou presque violettes ne sont pas rares. Dans notre pays, l'achillée est à la fois indigène et introduite. Elle va très loin au nord et est l'une des plantes ordinaires des rochers maritimes autour du golfe du Saint-Laurent. - On a observé en Europe et en Islande que les plantes qui croissent au voisinage des eaux minérales ou thermales ont une tendance à porter des fleurs roses ou rouges. - Les capitules* simulent des fleurs simples et ne sont rendus voyants que par leur aggrégation et par la différenciation des ligules en courtes et en longues. Il en résulte une ressemblance superficielle avec certaines ombellifères, et une convergence remarquable dans le type biologique.
(...)
Les noms vulgaires appliqués en France à cette plante sont innombrables mais "herbe à dinde" paraît être un pur canadianisme, fondé d'ailleurs sur l'emploi de la plante dans l'alimentation de cette volaille. »1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Inflorescence de l'achillée millefeuille.


Usage médical de l'herbe à dinde

L'achillée millefeuille a des propriétés cicatrisantes et toniques.
« Aussi bien en France qu'au Canada, cette plante est un élément important de la médecine populaire. Les sommitées fleuries sont employées comme fébrifuge en décoction concentrée. En réalité, c'est un astringeant faible qui peut servir dans les cas où cette qualité est requise. - L'achillée a un folklore européen très chargé: on s'en sert pour provoquer les saignements de nez, pour avoir de beaux rêves, pour éviter les mauvais sorts, pour déclarer son amour, etc. »2

                                                      ''TISANE CONTRE LE RHUME ET LA GRIPPE

Moitié achillée mille-feuille

Moitié sureau

Pincée de menthe poivrée

Ce remède contre le rhume et la grippe, bon pour les adultes, fera baisser la fièvre, réduira le catarrhe nasal et provoquera la transpiration pour aider à purifier le système tout en le rétablissant.''3


Crédit: Gisèle Lamoureux pour les appellations et l'étymologie. Voir son livre: Plantes sauvages des villes et des champs, groupe Fleurbec, Montréal, Québec, 1977, p.68.
La plupart des fleurs décrites dans l'Encycloédie de l'Agora ont été identifiées grâce aux publications du groupe Fleurbec.
1. Frère Marie-Victorin, Flore Laurentienne, Presses de l'Université de Montréal, Montréal, 1964, p.592.
2. Ibid., p.592.

3. Tamara Kircher et Jade Britton, traduit de l'anglais par Laurette Therrien: Guide des plantes médicinales. Modus SANTÉ, Modus Vivendi.

Essentiel

Dans le langage des fleurs, un brin d'achillée mille-feuille est un voeu de guérison et de soulagement.

Pourquoi cette fleur porte-t-elle le nom d'Achille, héros de l'Illiade d'Homère? Sans doute parce qu'on aura présumé qu'elle est identique à la plante médicinale dont il est question au livre XI du célèbre poème.
L'Olympe a abandonnés les Grecs dans leur guerre contre Troie. Les meilleurs guerriers gisent loin des combats. Les médecins eux-même sont blessés et les malades laissés à l'abandon. Eurypyle, la cuisse perçée d'une flèche, réclame l'aide de Patrocle:

« Désormais, Patrocle issu de Zeus, plus de soutien pour les Achéens; sur leurs vaisseaux noirs, ils tomberont. (...) Pour moi, sauve-moi en me conduisant à mon vaisseau noir; de ma cuisse extrais, en la coupant, la flèche; lave le sang noir avec de l'eau tiède, et, sur la plaie, répands ces remèdes doux, salutaires, que tu as, dit-on, appris d'Achille, qui les apprit de Chiron, juste entre tous les Centaures.
(...) Un serviteur, qui les vit, étendit des peaux de boeufs. Patrocle y coucha Eurypyle. De sa cuisse, il enleva, en le coupant avec son coutelas, le trait aigu, acéré. Il lava le sang noir avec de l'eau tiède, et sur la plaie mit une racine amère, broyée de ses mains, calmant qui calma toutes les douleurs. Alors la plaie sécha, et s'arrêta le sang.»

Homère, Illiade, Classiques Garnier, Trad. Eugène :Lasserre, Paris 1958, p.206-207.

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