L'Encyclopédie sur la mort


Sans domicile fixe : un risque pour la vie ?

Sophie Trudel

Bien que l’itinérance chez les adolescents soit un phénomène qui existe de tout temps, il semble en recrudescence depuis une quinzaine d’années, au Québec (1). Cette augmentation est inquiétante, étant donné la multitude de problèmes auxquels font face ces jeunes sans-abri. L’accentuation du potentiel suicidaire chez eux est également connue. Par le biais de différentes politiques, les deux paliers gouvernementaux ont montré la nécessité d’agir pour améliorer cette situation préoccupante.
Le gouvernement fédéral a établi, en effet, des mesures pour améliorer le sort des itinérants au pays (2). Le ministère québécois de la Santé et des Services sociaux a aussi investi des sommes importantes pour assurer une intervention plus efficace en regard de la détresse chez les jeunes itinérants (3). Dans les suites de ces priorités gouvernementales, nous avons décidé de nous intéresser à la problématique suicidaire chez les jeunes sans domicile fixe dans le cadre d’un projet de maîtrise en psychologie. Le projet se poursuivra au doctorat et ce, sous la direction de Réal Labelle, professeur à l’UQTR et chercheur au CRISE de l’UQAM.

Qui sont les jeunes sans domicile fixe ?
De façon générale, le jeune de la rue est un individu âgé entre 12 et 25 ans dont le mode de vie diffère de façon significative de la norme de la société et qui ne peut compter sur le soutien de sa famille ou même d’un substitut pour répondre à ses besoins fondamentaux. De manière plus spécifique, nous retrouvons deux catégories de jeunes sans domicile fixe. D’abord, il y a les adolescents fugueurs quittant volontairement le foyer pour échapper aux abus ou aux conflits familiaux insoutenables, tandis que d’autres partent simplement à l’aventure.

Ces jeunes sont souvent partis sans le consentement de leurs parents et sont libres de revenir à la maison. Ensuite, il y a les évincés, encouragés, voire même forcés par leurs proches, à quitter le foyer faute de moyens financiers ou parce qu’ils présentent des troubles importants de la conduite. Ces jeunes se retrouvent donc à la rue de façon involontaire. Dans le cadre de nos recherches, nous nous attarderons aux jeunes sans domicile fixe âgés entre douze et vingt et un ans qui n’ont pas vécu avec leurs parents (ou un substitut) au cours de la semaine précédant l’entrevue et qui n’ont aucune résidence permanente au moment de la rencontre.

La revue le Vis-à-vie, vol. 11 nº 1, 2001

Texte intégral: www.aqps.info/docs/vav/v11/v11n1-08.shtml
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

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