L'Encyclopédie sur la mort


Lorelei

Heinrich Heine

C’est ici le plus pur joyau de la ballade allemande. La Lorelei (ce nom vient peut-être du rocher de Lurlei qui se trouve proche de Saint-Goar, sur le Rhin, entre Bingen et Coblenz) a été véritablement créée par Henri Heine. Les poètes, après lui, l’ont très fréquemment chantée. Les uns font d’elle la déesse même du Rhin, les autres, comme Simrock, la muse du pays rhénan, (Note des éditeurs).

Je ne sais ce que signifie la mélancolie qui m’accable ; il est un conte des vieux âges qui ne me sort pas de l’esprit.

L’air est frais, la nuit tombe et le Rhin coule silencieux ; le sommet de la montagne s’illumine des rayons du couchant.

Là-haut, merveilleusement belle, — la plus belle vierge est assise ; sa parure d’or étincelle ; elle peigne ses cheveux d’or.

Elle les peigne avec un peigne d’or, tout en chantant une chanson, d’une mélodie enivrante et funeste.

Le batelier dans sa barquette, pris d’un égarement farouche, ne voit plus les récifs du fleuve ; son regard est rivé là-haut sur la montagne.

Je crois qu’à la fin les vagues engloutissent batelier et bateau ; et c’est la Lorelei qui a causé cela avec sa chanson.

Source : Heinrich Heine, Le Retour (1823 - 1824), http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Retour_(Heine)
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

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