«Copernic, écrit Arthur Koestler*, renversa un courant de pensée inconscient en faisant graviter la Terre au lieu du Ciel. Tant que l'on imagina le Ciel en giration, on était amené automatiquement à le concevoir comme une sphère solide et finie: autrement, comment aurait-il tourné en bloc toutes les vingt-quatre heures? Mais une fois la ronde quotidienne du firmament expliquée par la rotation de la Terre, les astres pouvaient reculer indéfiniment; il devenait arbitraire de les situer sur une sphère solide. Le Ciel n'avait plus de limites, l'infini entrouvrait sa gueule immense...»
ARTHUR KOESTLER, Les Somnambules, Éditions Calmann-Lévy, 1960, p. 206
ARTHUR KOESTLER, Les Somnambules, Éditions Calmann-Lévy, 1960, p. 206
[...] Et la philosophie nouvelle sème partout le doute,
Le feu primordial est éteint,
Le Soleil perdu de vue, ainsi que la Terre, et nulle intelligence
N'aide plus l'homme à les trouver.
Les hommes admettent volontiers que notre monde est épuisé
Lorsque dans les planètes et le firmament
Ils cherchent tant de nouveautés, puis s'aperçoivent que
Telle chose est à nouveau brisée en ses atomes.
Tout est en pièces, sans cohérence aucune [...]
Et dans les constellations alors s'élèvent
Des étoiles nouvelles, tandis que les anciennes disparaissent à nos yeux
Cité dans DANIEL BOORSTIN, Les Découvreurs, Robert Laffont, 1986, p. 303