Extrait de Les 70 ans de Moussa par Halida Hamdane dans P. Bézier, H. Bignalet et S. Nicaise, Deuil et vieillissement. Regards de femme, Éditions Jacob - Duvernet, 2010, p. 33-36.
« Il était une fois dans la ville de Marrakech, la ville rouge, et plus précisément dans la Médina, une petite boutique » où il y avait un peu de tout, des épices, des essences de fleurs, etc. « Et surtout dans cette boutique, il y avait Moussa. Or, à son soixante-dixième anniversaire, Moussa a reçu une canne en cadeau. Toujours plein de joie et d'humour, il se sentit soudainement fatigué et malade. Il avait perdu tout son entrain. Il ne riait plus dans sa boutique. Un bon jour, il s'est mis à la recherche de sa canne perdue et va de maison en maison pour la retrouver. Il passa ainsi sa journée à raconter des histoires et avoir du plaisir. Il se rendit compte qu'il n'avait plus besoin de sa canne et qu'il devait vivre le « présent ».
« Moussa a retrouvé son éclat de rire, la pétillance de ses yeux et, à un premier client qui est venu le voir et qui lui a dit : "Moussa tiens! On pensait que la mort t'avait emporté". Moussa a souri. Retrouvant ses anciennes manières, il lui a raconté cette histoire, celle d'un serviteur revenu un jour en courant du marché :
- "Maître, maître, s'il te plaît, donne moi un peu d'argent et une monture! Sur mon chemin j'ai croisé la Mort et la Mort m'a regardé d'un drôle d'air : c'est sûr qu'elle viendra me chercher ce soir. Vite ! Vite que j'aille au loin!" Le maître a donné un peu d'argent, il a donné une monture et le serviteur est parti. Puis lui-même est allé faire une course au marché et a croisé la Mort à son tour. Alors, il lui a demandé : - "mais pourquoi as-tu effrayé mon serviteur ce matin?"
- Ton serviteur, je ne l'ai absolument pas effrayé... je ne lui ai même pas fait la grimace. J'étais simplement surprise! Surprise de le rencontrer ici, alors que je suis censée le prendre ce soir dans un village beaucoup plus loin!" » (o.c. 35-36)
« Moussa a retrouvé son éclat de rire, la pétillance de ses yeux et, à un premier client qui est venu le voir et qui lui a dit : "Moussa tiens! On pensait que la mort t'avait emporté". Moussa a souri. Retrouvant ses anciennes manières, il lui a raconté cette histoire, celle d'un serviteur revenu un jour en courant du marché :
- "Maître, maître, s'il te plaît, donne moi un peu d'argent et une monture! Sur mon chemin j'ai croisé la Mort et la Mort m'a regardé d'un drôle d'air : c'est sûr qu'elle viendra me chercher ce soir. Vite ! Vite que j'aille au loin!" Le maître a donné un peu d'argent, il a donné une monture et le serviteur est parti. Puis lui-même est allé faire une course au marché et a croisé la Mort à son tour. Alors, il lui a demandé : - "mais pourquoi as-tu effrayé mon serviteur ce matin?"
- Ton serviteur, je ne l'ai absolument pas effrayé... je ne lui ai même pas fait la grimace. J'étais simplement surprise! Surprise de le rencontrer ici, alors que je suis censée le prendre ce soir dans un village beaucoup plus loin!" » (o.c. 35-36)