Cordier Mathurin

«Bayle a dit qu'il était "un des meilleurs régents de classe que l'on eût pu souhaiter, aussi soigneux de former ses écoliers à la sagesse qu'à la bonne latinité." [...] Tour à tour professeur à Paris, au collège de La Marche, où il eut Calvin pour élève, en diverses villes de France et de Suisse, enfin à Genève, Cordier est la parfaite image du pédagogue instruit et généreux qui associe aux dons de l'esprit les qualités du coeur. Sa vie fut tout entière consacrée à l'éducation de la jeunesse. Il se préoccupait surtout des commencements, des premières études. On le vit , alors qu'il était chargé d'une classe supérieure, résigner ses fonctions pour prendre la place du professeur de quatrième, croyant ainsi rendre plus de services à l'instruction des enfants. Passionné pour la belle latinité, il n'eut pas de plus grand souci que de combatte le latin barbare; et la plupart de ses ouvrages, notamment ses Colloques, si souvent réédités et qui sont restés classiques en Suisse jusqu'à ces dernières années, ne sont que des manuels destinés à exercer graduellement les enfants dans l'étude du latin. Par un choix de phrases d'une difficulté croissante, Cordier s'efforçait d'inculquer à ses élèves les plus belles leçons morales sous la forme la plus correcte et la plus pure. Mais il était surtout admirable par son activité: il professait encore quelques jours avant de mourir. Ce fut un Rollin protestant.»

GABRIEL COMPAYRÉ, Histoire critiques des doctrines de l'éducation en France depuis le XVIe siècle, Paris, Hachette et cie, 1883, 4e édition, tome I

Articles





Articles récents