Brèves

Thème : Intelligence articifielle




Pour certains jeunes diplômés, l’apocalypse de l’IA, c’est maintenant

«Automatiser les emplois de cols blancs fait rêver les dirigeants d'entreprise depuis des années. Ce fantasme avait animé la conférence de Davos en 2019. Mais la technologie n’était pas assez bonne. On pouvait utiliser l’IA pour certaines tâches routinières des services de soutien – ce qui s’est beaucoup fait –, mais dans les tâches plus complexes et techniques, l’IA n’allait pas à la cheville des humains.

«Ça commence à changer, en particulier dans des domaines comme le génie logiciel, où on voit clairement si le code marche ou pas. Certaines entreprises prônent désormais l’approche "IA d’abord", encourageant les cadres à toujours voir si une tâche peut être effectuée par l’IA avant d’embaucher un humain.

Le contre-exemple de Klarna
L'engouement pour l'IA n'est pas sans danger. «Certaines sociétés pourraient se tourner vers l’IA trop tôt, avant que les outils soient assez robustes pour gérer tout le travail des débutants. C’est arrivé chez Klarna, une fintech suédoise de crédit à la consommation qui a beaucoup fait parler d'elle en remplacant en 2023 ses agents du service client par des robots d’IA ; après un déluge de plaintes, elle a fait marche arrière et réembauché des humains.»

Article du New York Times, publié en français dans la section Techno de La Presse.

 

Pour ses suggestions de lectures d'été, le Chicago Sun-Times propose des livres... qui n'existent même pas

Énorme faux pas pour le Chicago Sun-Times qui vient de publier sa liste de suggestions de lectures pour l'été. Le hic : certains titres n'existent tout simplement pas et sont le fruit des hallucinations d'une application d'IA. L'article recommande entre autres Tidewater Dreams d'Isabel Allende, un «premier roman de fiction climatique» où «le réalisme magique rencontre l'activisme environnemental». Les amateurs d'Allende, décus d'apprendre que le livre n'existe pas encore, n'auront probalement pas à attendre fort longtemps pour le lire: il y a fort à parier qu'un éditeur futé le publie d'ici quelques jours sur Amazon – à l'aide de l'IA bien sûr. Que l'intelligence artificielle génère ce genre d'affabulations n'étonnera plus personne, mais qu'un article dont le contenu n'a fait l'objet d'aucune révision par un humain se retrouve dans les pages d'un grand quotidien en dit long sur les dommages que l'usage non encadré de l'IA peut engendrer. Le Chicago Sun-Times a beau plaider son innocence sur Bluesky, ce genre de bévue contribue à l'exaspération du public dont la confiance envers l'IA s'effrite de plus en plus.

Revers cinglant également pour les grandes entreprises de la Silicon Valley qui, selon cette enquête de la MIT Technology Review, rivalisent entre elles avec des investissements astronomiques pour développer de gigantesques centres de traitement de données dans le désert du Nevada. Au risque de compromettre l'alimentation en eau dans la région et la bonne entente avec les tribus ancestrales locales.

Wendell Berry: 9 règles pour les nouvelles technologies

Le fermier-poète américain Wendell Berry écrivait en 1987 que toute nouvelle technologie doit répondre à 9 règles pour s'intégrer harmonieusement dans nos communautés. Le critique de la technique Ted Gioia croit que ces règles sont plus pertinentes que jamais.