Guernica, peint en 1937 par Picasso, «demeure son oeuvre célèbre. On a pu dire que c'était l'oeuvre capitale du siècle. Son sens paraît clair: le bombardement de la petite ville basque par la légion Condor, le premier massacre à grande échelle de population civile, et la protestation du grand artiste exilé à Paris....» (op. cit., p. 38-39)
«J'y vois pour ma part, évidente autant qu'inattendue, une Nativité: la sainte Famille sous les bombes. Le lieu est une pauvre masure, une sorte d'étable où se sont réfugiés les humains et les animaux*. Une mère tient son enfant* dans les bras. Mais cet enfant dort, ou plutôt il est mort, la tête renversée, et aussi le gras pendant dans le vide, comme on l'a vu sur les toiles de Giovanni Bellini.
[...]
Mixte ainsi d'iconographie mithriaque, où retrouve le culte méditerranéen du taureau, et d'iconographie chrétienne serait cette oeuvre célèbre. Une Nativité et une Crucifixion mêlées, un sacrifice*, mais dont la victime* est morte avant d'accomplir sa mission: la Naissance mais celle d'un Enfant mort, comme dans la Pietà. Au premier plan gît un cadavre, les bras étendus en croix, une tête de mort, un crucifié, comme dans ces Nativités où le Christ apparaît à la fois come enfant et comme vicitime, le Golgotha au pied du berceau, conformément à l'iconographie la plus traditionnelle..Il n'y a plus ici ni espoir ni promesse de salut: la mort a triomphé.» (op. cit., p. 39 et 41)
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Picasso, Guernica (1937)
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