OTAN

Acronyme de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord.

Qu'est-ce que l'OTAN?

Le Traité de l'Atlantique Nord, signé à Washington le 4 avril 1949, instituait une alliance de 10 pays européens et 2 pays nord-américains indépendants, ayant pour objectif de se défendre mutuellement. Quatre autres pays européens se sont joints à l'Alliance entre 1952 et 1982, ce qui a porté à 16 le nombre des membres de l'OTAN. Avec l'entrée, le 12 mars dernier, de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque, l'Organisation compte actuellement 19 membres.

Ces membres sont : l'Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, le Royaume-Uni et la Turquie.


Le Traité de l'Atlantique Nord

Le Traité de l'Atlantique Nord, qui est en soi un document très simple, est conforme à l'esprit de la Charte des Nations Unies, d'où il tire sa légitimité.

Aux termes du Traité, les pays membres s'engagent à maintenir et à accroître - individuellement et collectivement - leurs capacités de défense, en tant que bases de planification de la défense collective. Une autre partie du Traité prévoit un cadre permettant aux pays membres de se consulter chaque fois que l'un d'eux estimera que sa sécurité sera menacée. Il s'agit d'un article qui souligne l'importance fondamentale du large processus de consultation qui se déroule au sein de l'Alliance et explique pourquoi l'Alliance entreprend de nouvelles missions destinées à renforcer la sécurité dans l'ensemble de la zone euro-atlantique.

Un autre article, l'Article 5, se réfère au droit de légitime défense collective reconnu par la Charte des Nations Unies. Il stipule qu'une attaque armée contre l'un ou plusieurs des membres de l'OTAN sera considérée comme une attaque dirigée contre eux tous.

L'admission de nouveaux membres est conforme aux dispositions de l'Article 10, qui prévoit que tout autre État européen susceptible de favoriser le développement des principes du Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l'Atlantique Nord pourra être invité à accéder au Traité. Depuis l'accession récente de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque, les dirigeants de l'Alliance ont indiqué qu'à l'avenir, la porte resterait ouverte à d'autres pays.

Dans d'autres articles du Traité, chaque pays s'engage également à contribuer au développement de relations internationales pacifiques et amicales de diverses façons, y compris en renforçant ses libres institutions et en développant les conditions propres à assurer la stabilité et le bien-être. Le Traité prévoit aussi que les parties s'efforceront d'éliminer toute opposition dans leurs politiques économiques internationales et encourageront la collaboration économique entre elles.

La transformation de l'OTAN, après la fin de la guerre froide et de la division de l'Europe, vise à accroître la stabilité et à développer la coopération et la confiance mutuelle, au bénéfice de l'Europe tout entière.


La transformation de l'Alliance

L'OTAN est une alliance créée pour la défense collective de ses pays membres, dans le but premier de préserver la paix et de garantir la sécurité pour l'avenir, mais, après les profondes mutations que l'Europe a connues dans les années 90, elle est devenue un catalyseur dans le développement de la sécurité et de la stabilité à l'échelle de l'Europe tout entière. Faisant suite à la fin de la guerre froide et de la division de l'Europe, la transformation de l'OTAN vise à renforcer la coopération et la confiance mutuelle, ce qui bénéficiera à l'ensemble de l'Europe.

Au cœur de l'Alliance se trouvent les pays membres, dont les dirigeants représentent, à leurs réunions, les plus hautes autorités politiques alliées.

La crise du Kosovo a été le principal point de l'ordre du jour du Sommet de Washington. Les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN ont évalué la situation dans l'optique d'un renforcement de la détermination de la communauté internationale d'arriver à un règlement politique durable et de créer les conditions nécessaires au rétablissement de la paix et à la sauvegarde de la sécurité future de la région.

Le Sommet a aussi marqué le 50e anniversaire de l'Organisation. Les dirigeants de l'OTAN ont réaffirmé la valeur durable du lien transatlantique et certains des objectifs fondamentaux de l'Alliance - la sauvegarde de la liberté et de la sécurité de ses membres, sa foi dans les principes de la Charte des Nations Unies, le soutien de la démocratie et la recherche constante d'un règlement pacifique des différends.

Il a également été l'occasion de donner plus de force aux changements qui se sont produits à l'OTAN dans les années 90, alors que l'Organisation s'adapte de manière à répondre aux besoins du monde d'aujourd'hui. Parmi ces changements figurent le processus d'élargissement visant à admettre de nouveaux membres et la réorganisation des structures militaires qui doit permettre à l'OTAN d'assumer de nouveaux rôles dans les domaines de la gestion des crises, du maintien de la paix et du soutien de la paix dans la zone euro-atlantique, ainsi que le renforcement du rôle de l'Europe en matière de sécurité.

Dans le cadre de cette transformation, l'OTAN met sur pied un partenariat pratique avec de nombreux pays non OTAN en vue de créer une Europe plus transparente en y réduisant les risques de malentendus et les causes de méfiance.

L'élément central de cette démarche est le programme du « Partenariat pour la paix » (PPP), qui assure le développement de la coopération entre les membres de l'OTAN et leurs 26 pays partenaires dans un vaste réseau d'activités liées à la sécurité.

Le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), qui compte 46 pays, dont les membres de l'OTAN, fournit le cadre politique du PPP ainsi qu'un forum pour l'étude des questions liées à la sécurité. Les chefs d'État et de gouvernement de ces 46 pays se sont réunis à Washington, lors d'un Sommet qui s'est tenu le lendemain de la réunion au sommet de l'OTAN.

Ces dernières années, la Russie et l'Ukraine ont établi avec les Alliés des relations indépendantes spéciales qui leur permettent de mener, de différentes façons, des programmes de coopération portant sur une large gamme de questions pratiques liées à la sécurité, dans leur propre intérêt comme dans celui de l'Europe tout entière. Toutes deux sont membres du Conseil de partenariat euro-atlantique.

La Russie a suspendu sa participation à un certain nombre de ces programmes, en suite à la décision de l'Alliance d'intervenir militairement pour mettre fin au conflit du Kosovo. Toutefois, malgré les divergences de vues concernant l'usage de la force militaire, les pays de l'OTAN ont étroitement collaboré avec des représentants du gouvernement russe, dans le cadre d'efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit et à trouver une solution politique durable. L'Alliance croit fermement que la coopération OTAN-Russie dans sa dimension plus large va continuer à se développer. Elle y est encouragée par la réussite de la coopération déjà réalisée, d'abord dans le cadre de la Force de mise en œuvre (IFOR), puis dans celui de la Force de stabilisation (SFOR), en Bosnie-Herzégovine, comme dans beaucoup d'autres domaines.

Un programme de coopération spéciale est également mené, dans le contexte du Dialogue sur la Méditerranée, avec sept pays non OTAN de la région méditerranéenne, (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Mauritanie, Maroc et Tunisie), afin de renforcer la sécurité et la stabilité de cette région, qui sont liées à la sécurité en Europe.

À l'OTAN même, des comités sont chargés d'établir des prévisions dans des domaines tels que les consultations politiques, les plans et les opérations de défense, la coopération en matière d'armements, entre autres, et de recommander des mesures au Conseil de l'Atlantique Nord - la plus haute instance de prise de décisions de l'Organisation - ou au Comité des plans de défense, qui s'occupe principalement des questions liées à la structure militaire intégrée de l'OTAN.

Il y a également des consultations sur les questions économiques liées à la sécurité, notamment en ce qui concerne les dépenses de défense et la conversion des industries de défense à des fins civiles.

L'OTAN sert également de forum pour une coopération active entre ses États membres et ses pays partenaires dans des domaines tels que les plans civils d'urgence, les secours en cas de catastrophe et les programmes scientifiques et environnementaux. Même si chaque pays est responsable au premier chef de l'établissement de ses propres plans civils d'urgence, l'OTAN veille à faire en sorte que les ressources civiles de l'Alliance puissent être utilisées avec un maximum d'efficacité, lorsque les circonstances l'exigent.

Dans ce contexte, l'OTAN joue souvent un rôle de coordination. En novembre dernier, le Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC), qui avait été inauguré en juin, a coordonné une opération de secours aux parties de l'Ukraine occidentale touchées par des inondations. Depuis la dégradation de la situation au Kosovo et alentour, il a aussi joué un rôle clé dans la coordination de l'aide humanitaire fournie par l'OTAN et les pays partenaires pour atténuer les souffrances des réfugiés kosovars et apporter une assistance aux pays voisins.

L'OTAN gère un certain nombre de programmes d'échanges internationaux portant sur des problèmes scientifiques et environnementaux qui intéressent les membres de l'OTAN et les pays partenaires. Ces programmes assurent un soutien à la recherche scientifique de haut niveau, encouragent le développement des ressources scientifiques et technologiques nationales et permettent de réaliser des économies grâce à une collaboration internationale. Certaines de ces activités visent à traiter des problèmes environnementaux liés à la défense, affectant des pays voisins, qui ne peuvent être résolus que par une action menée en coopération.

source: "L'OTAN au XXIe siècle: le chemin à parcourir", Les objectifs de politique étrangère des États-Unis - Revue électronique du département d'État des États-Unis, vol. 7, no 1, mars 2002 (publication du domaine public)

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