L'Encyclopédie sur la mort


Marc Antoine

Marc-AntoineAprès l'assassinat de César, Marcus Antonius (83-30 av. J-C.), ancien lieutenant de César en Gaule, forma avec Octave, petit-neveu et fils adoptif de César une alliance pour se partager l'Empire romain. Ils se livrent mutuellement leyrs partisans qu'ils mettent à mort. Ainsi, Cicéron* sera une des plus illsutres victimes* d'Antoine. Cependant celui-ci répudiant Octavie, épousa Cléopâtre*, reine d’Égypte. En l’an 31, Octave déclare la guerre à Cléopâtre. Cléopâtre consent à nommer Marc Antoine commandant en chef de son armée. Après la défaite de la flotte d'Antoine à Actium (Épire, Grèce occidentale), Octave marche sur l'Egypte et assiège Alexandrie, la capitale. Antoine et Cléopâtre se suicident. (Guy Rachet, «Présentation» de Sénèque, Traités de la colère, e.a., Paris, France-Loisirs, 1994, p. 42-44) À la suite de son suicide, la damnation de la mémoire d'Antoine fut votée par le Sénat, mais son honneur fut réhabilitée par l'empereur Auguste.

Sous un aspect plus anecdotique, le récit du suicide d'accompagnement* d'Antoine et de Cléopâtre prend des allures autrement plus dramatiques. Ainsi, devant la défection de la cavalerie romaine et de la flotte égyptienne, Marc Antoine, envahi par une folie furieuse, croit que Cléopâtre l’a trahi. Un des officiers de son état-major lui annonce que Cléopâtre s’est suicidée. Terrassé par la douleur, il demande à Eros, son esclave, de lui donner le coup de grâce. Celui-ci tire son épée, comme pour exécuter cet ordre. Mais au lieu de la diriger contre son chef, il l’enfonce dans sa propre poitrine. Retirant l’épée sanglante de la poitrine d’Eros, il s’en transperce lui-même. Lorsqu’il reprend peu à peu connaissance, il apprend du secrétaire privé de Cléopâtre que celle-ci n’est pas morte. Il demande de se faire transporter au mausolée où se tient Cléopâtre qui hisse le corps de Marc Antoine agonisant. Antoine meurt dans les bras de sa reine bien-aimée, après s’être réconcilié avec elle.

Dans l’ultime dialogue entre Cléopâtre et Antoine, on lit chez Shakespeare*: «Antoine: Pacifie-toi, mon amour/Ce n’est pas la valeur de César qui a terrassé Antoine/C’est celle d’Antoine qui a triomphé d’elle-même. Cléopâtre: Il devait en être ainsi/Puisque nul autre qu’Antoine/Ne pouvait vaincre Antoine/Mais qu’il en soit ainsi, ô malheur! Antoine: Je meurs, mon Égypte, je meurs/Je ne fais ici qu’importuner la mort un instant: Qu’après tant de milliers de baisers/Je pose le pauvre dernier sur tes lèvres.» Plutarque décrit le «Club de ceux qui meurent ensemble», fondé par Antoine et Cléopâtre, en ces termes: «Ils supprimèrent la société de la Vie inimitable et en fondèrent une autre qui ne le cédait à la première ni en mollesse, ni en luxe, ni en magnificence: la société de Ceux qui meurent ensemble. Leurs amis s’y inscrivirent pour mourir avec eux et ils passèrent tous les jours en festins qui se suivaient à tour de rôle» («Antoine», Vies des hommes illustres, Paris, Gallimard, «La Pléiade», 1937, p. 71).

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-12

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