L'Encyclopédie sur la mort


O, Mort! Je t'appartiens

Fédor Sologoub

Ce poème, se terminant par l'image du «noir soleil», révèle la mélancolie* de son auteur. Celui-ci a fait son choix. Il répudie les pouvoirs de séduction de la vie («je n'irai pas à son festin») et opte pour les charmes (le plus pur lys) de sa soeur la mort («mes yeux que gagne le sommeil»).
O, mort! je t'appartiens. En tous lieux
Je ne vois que toi seule. Odieux
Me sont les charmes de la terre,
L'exaltation des hommes m'indiffère,
Ces batailles, ces fêtes, ces foires,
Tout ce bruit dans la poussière.

De ta soeur inéquitable,
La vie basse, fausse, instable,
J'ai répudié les pouvoirs.
Auréolé du mystère,
De ta beauté singulière,
L'adorer serait déchoir.

Je n'irai pas à son festin
Qui trouble de ses feux hautains
Mes yeux que gagne le sommeil,
Quand sur leur globe déjà glisse
Plus pure que le plus pur lys
Une larme du noir soleil.
1894
(Traduit par Léon Robel)
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

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