L'Encyclopédie sur la mort


Les vivants et la mort

Jean Ziegler, Les vivants et la mort, Éditions du Seuil, « Points », 1978, « Introduction », p, 16.

... la sociologie générative ne pourra pas, même si elle disposait un jour d'une base axiomatique complète, opposer à la thanatopraxis de la société capitaliste marchande, et à la surdétermination qui la gouverne, un modèle accompli de société alternative. La raison en est simple. Seule la révolution, c'est-à-dire la prise de pouvoir politique, sociale et économique d'hommes décidés à conquérir leur liberté et leur égalité, pourra restituer à la mort, donc à la vie, sa valeur destinale et son sens collectif.

Henri Michaux* dit mieux ce projet :

L'Abbé : tu vas à présent aider un autre. Lui apporter les lumières dont il a besoin pour sa conduite.

Le Nouvel Arrivé : Comment ferais-je? Moi qui ne peux m'aider moi-même, moi qui attends la lumière?

L'Abbé : En la donnant, tu l'auras. En la cherchant pour un autre. Le frère à côté, il faut que tu l'aides avec ce que tu n'as pas... Avec ce que tu crois que tu n'as pas mais qui est, qui sera là. Plus profond que ton profond. Plus enseveli, plus limpide, source torrentielle qui circule sans cesse, appelant au partage... Va. Ton frère attend la parole de vie.

* Michaux H., Quand tombent les toits, GLM, 1973.

Date de création:2012-03-28 | Date de modification:2012-03-28

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