«Jamais plu» est un poème qui se loge sous l'enseigne de la finitude humaine. « Finis les clairs matins », « finis les blancs éveils ». La mort rôde aux limites de notre être mortel et aux frontières de la vie. La rupture est radicale: la vie, l'amour, la joie perdus à jamais! Le vide est absolu, l'antre est profond. L'alter ego, l'autre moi a disparu. Hors de moi, laissé seul, dans la noirceur règne la nuit, le tout autre: yeux éteints et rêves évanouis! Ce poème appartient au recueil La Blessure des Mots qui vient de faire l'objet d'une édition électronique :
http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9782923916309/la-blessure-des-mots
Voir dans cette Encyclopédie: Thierry Cabot, « La mort désirable »
Jamais plus ! les frissons et les mains qu'on adore,
Le doux cri qui s'élève aux ferveurs des baisers.
Jamais plus ! non jamais ! notre idylle sonore
Dont nous gardions la bouche et le coeur épuisés.
On a bu nos sanglots, on a mangé nos rires.
Une gifle... et l'horreur et le vide absolus.
Plus rien comme à jamais il en va des empires ;
Le nôtre s'est brisé. Jamais plus ! jamais plus !
Finis les clairs matins au souffle d'onde pure,
Finis les blancs éveils poudrés d'oiseaux joyeux.
Jamais plus ! non jamais ! notre unique aventure ;
Il est passé, même le temps de nos adieux.
Eteints ! cent fois éteints ! les yeux riches de gloire,
Evanouis ! tombés ! les rêves à foison.
Jamais plus ! l'antre ignoble agite sa victoire,
La nuit gagne toujours, la nuit seule a raison.
Poème extrait de " La Blessure des Mots "
première édition
15 septembre 2007