L'Encyclopédie sur la mort


«Et j'attends la résurrection des morts»

Yannick Millon

L'un des ouvrages les moins hermétiques quoique d'une grandeur austère et granitique, Et exspecto resurrectionem mortuorum (Et j'attends la résurrection des morts) est l'objet d'une commande du ministre de la Culture André Malraux*, qui assista en personne à la création le 7 mai 1965 à la Sainte-Chapelle de Paris. Il fut repris un mois plus tard à la cathédrale de Chartres, avec comme spectateur nul autre que le général de Gaulle.
Appuyées sur des passages des Écritures «qui traitent de la résurrection des morts, de la résurrection du Christ [...], de la vie des Corps glorieux qui suivra la résurrection des morts, des applaudissements des anges et des résonances des étoiles qui accompagneront le moment de la résurrection», les cinq parties, sans titre, portent seulement l'exergue des citations bibliques inspiratrices.

Inutile d'entrer ici dans les détails analytiques qui nuiraient à la perception globale d'une fresque en fait d'un bloc, pour un vaste orchestre à la nomenclature typiquement «mesiaenesque», avec bois, cuivres et percussions métalliques, où tout l'univers du compositeur est bien présent: recours au plain-chant (Introït et Alléluia du dimanche de Pâques dans Ils ressusciteront), aux chants d'oiseaux (uirapuru du Brésil dans l' Heure vient où les morts... et alouette calandre de Grèse et d'Espagne dans Ils ressusciteront...), rythmes extra-européens (le Christ ressuscité des morts...), principe du «thème-statue» facilement repérable, issu de la Turangalilâ-Symphonie (Profondeur de l'abîme, puis Cri de l'abîme, véritables monolithes présents dans Des profondeurs de l'abîme... uniquement).
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

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