Amélanchier

Fleur sauvage.

Arbre ou arbuste (hauteur: 2 à 10m), SILHOUETTE assez large, aérée, ÉCORCE lisse et brune, FEUILLES alternes, ovées-lancéolées, pourvues de dents fines, feuilles souvent velues et, chez certaines espèces, teintées de roux au moment de la floraison, FLEURS rassemblées en bouquets, à cinq pétales blancs plus longs que larges, FRUITS bleus, en forme de poire, comestibles.

Pousse au printemps, au temps de l'érythrone et des trilles. Choisit des lieux ensoleillés, souvent en lisière d'un bois.

Sa présence attire les oiseaux.




Usage culinaire:
Avec d'autres baies, celles de l'amélanchier entrent dans la composition du pemmican, plat amérindien composé de viande séchée et de fruits.

Recette et histoire du pemmican de l'Ouest canadien
Reportage photo sur la cuisson du pemmican

Essentiel

«Un pays, c'est plus qu'un pays et beaucoup moins, c'est le secret de la première enfance…»
L'amélanchier, l'un des plus beaux romans de Jacques Ferron, raconte le monde d'une enfance enchantée, aussi vibrante qu'éphémère.

Extrait:
Tous ces arbres, arbustes, arbrisseaux avaient un langage et parlaient à qui voulait les entendre. Le cornouiller menaçait de ses harts rouges les mauvais enfants. Le bouleau, ne voyant que ses branches et leurs feuilles, brunes, vertes, disait qu’il aurait préféré être blanc. Dans les coins sombres, l’aulne dénonçait l’humidité d’une voix sourde et jaune. De fait, si l’on n’y prenait pas garde, on se mouillait les pieds. Le plus extraordinaire de tous était l'amélanchier.

Dès le premier printemps, avant toute feuillaison, même la sienne, il tendait une échelle aux fleurs blanches du sous-bois, à elles seulement; quand elles y étaient montées, il devenait une grande girandole, un merveilleux bouquet de vocalises, au milieu d’ailes muettes et furtives, qui annonçaient le retour des oiseaux. Monsieur Northrop, ayant déboutonné son veston, tiré sa montre de la pochette de son gilet et regardé l’heure, pouvait dire dans sa langue forestière, et sans crainte de se tromper :

— Ouhonneudeurfoule-dé! Ouhonneudeurfoule-dé!

Durant un petite semaine, on ne voyait ni n’entendait que l’amélanchier, puis il s’éteignait dans la verdure, plus un son, parti l’arbre solo, phare devenu inutile. Le bois se mettait à bruire de mille voix en sourdine, puis le loriot chantait et mon père disait à propos de l’amélanchier qu’il s’était retiré : «Laissons-lui la paix : il prépare sa rentrée d’automne.» L’été se passait et que trouvions-nous? Quelques baies noires rabougries, laissées par les oiseaux, et un amélanchier content d’avoir écoulé son stock de minuscules poires pourpres avant notre retour, premier à avoir ouvert la saison, premier à la fermer, qui disait :
—Tout est vendu, revenez l’année prochaine, mais de préférence avec des ailes.

Jacques FERRON, L’amélanchier, nouvelle édition, éditions TYPO, Montréal, 1992, p.28-29 © VLB Éditeur et succession de Jacques Ferron, 1986.

Commentaires et présentations de l'Amélanchier de Jacques Ferron:
«L'amélanchier, c'est mon enfance», dit Marie Ferron, fille de l'auteur. (écouter l'enregistrement dans les archives de Radio-Canada)

Aux sources de l'Amélanchier

1970: publication de l'Amélanchier

L'amélanchier, un fragment autobiographique

En 1987, Jean Guy Noël en a fait un film intitulé «Tinamer» avec Gilles Vigneault, Louise Portal, and Sarah-Jeanne Salvy

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