RÉFLEXION SUR L’ACTUALITÉ DE LA FIN DES TEMPS

Simon Charbonneau

Les uns, de Guénon à Ellul, nous les appellerons les penseurs de la limite, annonçent la catastrophe finale, les autres, les inconditionnels du progrès technique, de J.D.Watson à R.Kurzweil, la préparent. L'Apocalypse de Jean est à l'horizon dans l'un et l'autre cas, mais rares sont ceux qui tournent les yeux vers elle. Simon Charbonneau ose le faire ici.

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RÉFLEXION SUR L’ACTUALITÉ DE LA FIN DES TEMPS[i]

 

Depuis la dernière guerre mondiale qui à la suite de la première nous a fait découvrir  la puissance de destruction engendrée par les progrès de la science et de la technique, est née l’idée d’une possible disparition du genre humain, non plus par l’effet d’une quelconque punition divine mais par celui des œuvres de ce dernier. L’apothéose atomique d’Hiroshima n’avait à l’époque retenu l’attention que de quelques esprits prophétiques isolés[ii] mais par la suite, la guerre froide avec ses menaces d’affrontement nucléaire entre l’Urss et les Etats Unis a vu se répandre une angoisse diffuse qui a été à l’origine d’une littérature de science fiction et de quelques films consacrés à la perspective d’une guerre atomique[iii].

Depuis cette époque, les motifs d’angoisse se sont multipliés au sein des sociétés occidentales  vivant dans le confort et une sécurité apparente. En premier lieu, il y a eu la découverte tardive de la crise écologique mondiale au début des années 70 rendue publique par le fameux rapport du Club de Rome. L’opinion découvre alors la question des limites physiques de notre planète menacée par la surexploitation de ses ressources naturelles et par les multiples formes de pollution produites par nos sociétés industrielles. Longtemps occultée par le monde économique et politique, cette question maintenant rentrée dans le domaine public, a contribué à l’effondrement récent de l’idéologie du progrès indéfini héritée du XIXième siècle[iv]. Or actuellement, les signes d’une accélération considérable de la dégradation de notre écosystème planétaire, qu’il s’agisse du changement climatique ou de la chute de la biodiversité, sont soulignés par toutes les autorités scientifiques mais observés aussi par le commun des mortels (que sont devenues les hirondelles de notre jeunesse?). C’est ainsi que l’empreinte écologique de l’humanité est devenue disproportionnée à cause de la combinaison dynamique entre la croissance économique et démographique.

A ces menaces de catastrophe au ralenti, s’ajoutent celles de catastrophe immédiate représentée, suite à la fin de la guerre froide liée à la chute de l’URSS,  par la réactivation du risque de guerre nucléaire engendrée par la dissémination de l’arme atomique dont sont en train de se doter des régimes politiques délirants comme celui de la Corée du Nord. Puis à cette liste, on pourrait rajouter le risque de pandémie planétaire représenté par la diffusion incontrôlable de virus mutants[v]. Enfin, il y a aussi le scénario d’un effondrement global de notre société technicienne par effet de saturation de ses technologies informatiques et financières combinées dont les évènements survenus depuis 2008 nous donnent un avant goût.

De ces angoisses, la littérature s’est saisie à la suite du livre de Cormack McCarthy (La route Editions de l’Olivier 2008) qui a fait l’objet d’un film cauchemardesque. Il s’agit toujours de la peinture d’un monde horrible où tout comportement humain a disparu mais où un personnage central a décidé de sauver son humanité[vi]. Dans ces peintures ressemblant à celles de Jérôme Bosch, émerge alors incontestablement la dimension eschatologique  des temps actuels qui est en grande partie occultée par le positivisme scientifique dont la posture de déni est justifiée par le discours convenu sur la grande peur millénariste des temps modernes[vii].

De là tout l’intérêt à lire ou relire l’Apocalypse de Jean écrite sans doute entre 65 et 95 à une époque où les chrétiens étaient persécutés sans espoir de salut[viii]. Significativement, cette époque était aussi celle de la décadence de l’Empire romain qui fait penser à la notre. Ce récit rythmé par l’ouverture de sept sceaux, décrit une humanité qui a cédé au Mal sous les formes les plus diverses mais toutes caractérisées par l’oubli de Dieu et de son incarnation dans le Christ, qu’il s’agisse de la corruption, du dérèglement des mœurs ou de la démesure des réalisations humaines représentée par la grande ville[ix]. Tout le sens de ce récit biblique repose d’ailleurs sur l’idée que les hommes se sont laissés séduire par la démonie de la puissance qui mène à la démesure, une idée que l’on retrouve chez tous les auteurs critiques du « progrès » technoscientifique que sont Ellul, Charbonneau, Mumford, Illich, Anders et autres! De là, les épreuves violentes infligées aux hommes pour les délivrer du Mal sous forme de diverses catastrophes aboutissant à l’éradication d’une partie de l’humanité. Qu’il s’agisse du feu, des ravages provoqués par sauterelles, par des bêtes effrayantes ou des massacres causés par les cavaliers, rien ne sera épargné aux hommes jusqu’à la rédemption finale et l’avènement de la Jérusalem Céleste. La dimension historique de ce récit biblique ne peut aussi que frapper l’imagination de l’homme moderne.

Lorsque l’on pense à la situation actuelle du monde aujourd’hui, sans pour autant être croyant, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec la partie tragique du récit de Saint Jean. Au départ, il y a, comme aujourd’hui, une humanité qui a oublié Dieu et s’est laissée séduire par des idoles créées par le Malin. Dans toutes les religions, existe l’opposition entre les forces du Bien et celles du Mal incarnée par des personnages allégoriques ou mythiques. Il n’y a que dans notre société que ces représentations symboliques semblent avoir disparu et sont de ce fait incompréhensibles, au risque de donner raison à la ruse ultime du Diable affirmant qu’il n’existe pas! C’est pourquoi, au risque de passer pour un obscurantiste pratiquant des amalgames jugées inacceptables par les croyants au progrès, il n’est pourtant pas sans intérêt de se livrer à quelques comparaisons audacieuses.

 

Ignorant toute forme de transcendance, l’homme moderne souffre d’une perte de repère  causée par les multiples transgressions engendrées par les nouveaux pouvoirs que lui ont donné la science et la technique. Transgressions autant vis-à-vis de l’homme lui même que vis-à-vis de la nature. On peut citer à cet égard toutes celles actuellement en cours relatives à la reproduction artificielle dont l’évolution peut conduire à la création d’un utérus artificiel comme l’avait déjà imaginé Huxley en 1930. Cette évolution va de pair avec la remise en question des différences sexuelles qui jusqu’à présent ont défini la nature humaine et s’est illustrée dans les débats relatifs au mariage homosexuel. S’inscrit aussi dans ce processus de transgression de ce qui a fait jusqu’à présent l’identité biologique des êtres vivants existants dans la nature, les recherches en cours sur les animaux génétiquement modifié qui ont aboutit en laboratoire à la création de chimères dont la symbolique fait immanquablement penser aux créatures démoniaques qui peuplent les récits bibliques. Aujourd’hui, dans notre mythologie moderne, ce bestiaire est devenu technologique avec sa population de robots et autres monstres mécanisés. Or dans ces récits, la corruption des mœurs est à l’origine de malheurs frappant l’humanité car les hommes ont oublié Dieu et se sont laissés aller à leurs instincts qui avaient déjà entraîné la destruction de Sodome et de Gomorrhe dans la Genèse. Et à ce sujet, il faut noter que l’homosexualité est ici expressément visée alors qu’aujourd’hui l’opinion vise à lui donner un statut de normalité. Ces récits tournent toujours autour du thème de l’homme pécheur sanctionné par Dieu, un thème renvoyant au Mal, une référence devenue complètement étrangère à notre culture moderne pour la quelle le sacré s’est transféré vers le domaine apparemment profane de la Technoscience.

Autre thématique commune aux dérives financières de notre société et à celles présentes dans le récit de l’Apocalypse,  celui de la richesse pervertissant les hommes. Faut-il à ce sujet rappeler une évidence, les temps actuels illustrent de manière souvent caricaturale l’empire de l’argent sur la conscience humaine. Il explique la corruption inhérente aux relations incestueuses existantes entre le monde de la politique et celui de l’économie mais également le fait que le commun des mortels, à travers ses activités professionnelles comme celles de consommation, ne perçoit l’existence humaine qu’à l’aune de ses revenus. L’empire idéologique de l’économie a fait passer les autres dimensions de la vie au second plan.

Mais surtout, il y a la question de la démesure à laquelle les hommes se laissent aller et qui est le signe du Mal annonciateur de catastrophes. Déjà présent dans la mythologie grecque avec Prométhée et Icare, la tentation de la démesure se retrouve avec l’épisode de la Tour de Babel dans la Genèse mais aussi dans l’Apocalypse avec Babylone la grande ville mais aussi la grande prostituée  qui est l’incarnation de la richesse comme du dérèglement des mœurs (Apocalypse 17)[x]. Mais aujourd’hui, c’est la science alliée à sa fille la technique qui continue le chemin emprunté depuis le début du XXe siècle avec dans un premier temps la chimie dont les découvertes ont été utilisées lors de la première guerre industrielle, puis la physique avec l’atome lors de la seconde et actuellement avec les nanotechnologies. C’est maintenant la biologie qui a pris le relais des deux disciplines scientifiques avec tout d’abord les OGM et plus récemment avec la biologie de synthèse[xi]. Dorénavant, il ne s’agit plus de manipuler la matière pour augmenter les pouvoirs de l’homme sur la nature mais de s’attaquer au vivant pour créer de nouveaux êtres vivants et d’inventer de nouvelles fonctionnalités au profit de l’espèce humaine. Cette entreprise, qui est celle des transhumanistes, poursuit donc la trajectoire prométhéenne déjà initiée depuis plus d’un siècle mais avec des moyens incomparables par rapport au passé vers des horizons indéfinissables mais où le Bien et la Mal n’existent pas plus que la Vérité et le Mensonge. A ce stade l’identité humaine comme celle de la nature est complètement remise en question : les croyants pourront dire que le Diable a triomphé et que l’humanité n’attend plus que sa punition ! Car, en dehors de toute référence religieuse, ces innovations technologiques qui cherchent à aller toujours plus loin dans le mystère de la vie, ne seront pas sans effets catastrophiques comme l’ont déjà été les premières au XXe siècle. Aucune leçon n’a donc été tirée du passé et imperturbablement l’humanité continue sur le chemin escarpé qui mène à l’abîme.

Ici se situe justement ma divergence avec la version biblique de l’Apocalypse qui se termine bien puisque triomphe le Bien. Il y a bien sûr une différence essentielle par rapport au contexte actuel, c’est que les évènements tragiques menaçant l’humanité ont pour origine les responsabilités humaines et non une intervention divine ou maligne. Car aujourd’hui, les prophéties n’ont plus de fondements religieux mais reposent sur les conclusions de la science qui est bien notre « ultima ratio »[xii]. Nous n’avons plus de prophètes mais seulement des prévisions scientifiques plus ou moins exactes mais qui remplissent la fonction de la vérité dans notre société sans pour autant nous annoncer des surlendemains qui chantent comme la religion le faisait. Car à vrai dire, la science est totalement incapable de nous dire ce qui fait encore sens du point de vue de notre présence sur terre et peut contribuer à sauver l’humanité. Seule la politique avec sa pauvre dimension normative est considérée comme susceptible de le faire.

Mais ici on peut aussi souligner que dans les mutations historiques en cours, il est difficile de raisonner en terme de responsabilité car ces dernières ne sont paradoxalement pas le fruit d’une vraie liberté humaine mais au contraire d’une dynamique aveugle échappant à cette dernière car porteur d’une dimension quasi géologique. Aujourd’hui en ces temps de déréliction, l’homme moderne qui reste un peu honnête avec lui même a l’impression de se retrouver dans un piège abominable dont il ne voit pas comment sortir, sauf à continuer sa course folle. On retrouve ici la dimension du déterminisme historique présente dans l’Apocalypse[xiii] où l’homme est apparemment responsable de sa marche vers le désastre mais où il est en réalité mu par des forces qui le dépassent. C’est exactement l’impression que peuvent avoir actuellement les personnes les plus modestes face à la crise économique sociale et écologique qui semble aujourd’hui emporter l’humanité vers un destin tragique.

De ce point de vue, les signes d’un vertige suicidaire de l’humanité se sont multipliés depuis quelques années. On peut citer à ce propos le phénomène des attentats suicides qui à ma connaissance n’ont jamais été aussi nombreux mais également les cas de suicides collectifs provoqués par des sectes millénaristes comme celle de Guyana en 1978 ou du Temple Solaire dans les années 80. A noter également comme signe du déboussolage généralisé, des évènements représentés par les massacres d’innocents provoqués par des jeunes gens armés dans nos sociétés dites développées. Les expériences « survivalistes » pratiquées par quelques petits groupes millénaristes sont également le signe de cette angoisse collective née de la perspective d’une « fin des temps ». Bien entendu, il est tout à fait possible de donner à ces évènements une signification eschatologique qui reste étrangère à la culture positiviste de notre société, il n’empêche qu’ils sont le signe d’une frustration profonde habitant l’homme moderne relative  au sens de son existence sur terre.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, en cas de catastrophe globale menaçant l’humanité, notre horizon spirituel est alors celui du néant, comme nous l’annonce la science. Comme la mort de chacun de nous, la disparition de l’humanité n’annoncera pas la venue de la Jérusalem Céleste, en tous les cas si l’on s’en tient au niveau de la conscience humaine. Peut être est-ce « la part du diable »[xiv] de notre monde moderne? Que nous reste-il alors où notre liberté peut encore s’exercer? Je dirai en premier lieu que nous avons avant toute chose une obligation de témoignage sur ce que nous sommes en train de vivre, au niveau individuel comme collectif. Au plan privé comme public, chacun de nous a un devoir de vérité par rapport au processus catastrophique en cours car la société dans laquelle nous vivons pratique le déni. Avoir le courage de regarder en face la réalité à laquelle nous participons et que nous subissons pour en témoigner autour de nous, donne un sens à toute existence humaine. Car face à une situation aussi tragique et sans précédents historiques, nous avons tous tendance à fuir. Et aujourd’hui, les technologies informatiques qui nous présentent des mondes virtuels nous le permettent. Or, comme jadis le Diable, ces technologies s’imposent à nous par leur puissance de séduction et leur succès commercial repose sur notre faiblesse.

C’est ici qu’intervient le corollaire de notre rôle de témoin[xv], à savoir notre capacité à résister à la tentation qui reste une qualité morale universelle et plus que jamais actuelle. Car aujourd’hui, elle nous renvoie à la question de la liberté, ce souffle de vie toujours présent dans l’âme moderne[xvi] qui permet à chacun de nous de résister à la pression sociale. Or cette dernière, sous sa forme moderne, comme jadis nos instincts animaux hérités de notre condition naturelle,  nous pousse au refus de penser et d’affronter toute la dimension d’angoisse présente dans le désastre en cours. Ce refus se retrouve paradoxalement dans les attitudes catastrophistes actuelles qui peut pousser certain d’entre nous, en particulier au sein de l’oligarchie qui nous dirige, à tomber dans le cynisme, cette « sincérité des âmes vulgaires » disait Nietzche. Après moi, le déluge, cela bien sûr nous ne pouvons l’accepter! Car même dans le chaos à venir qui pourra prendre dans certains pays des formes barbares, nous devons continuer à cultiver notre humanité dans ce qu’elle a de beau et de respectable. Autrement dit, nous devons faire vivre en nous et dans nos gestes quotidiens, ces grands mots pétrifiés sur le fronton de nos monuments républicains que sont l’amour, la fraternité et la justice mais aussi le courage, la joie et l’humour dont nous avons hérité de la parole biblique mais qui sont aussi universels.  Cette ambition, souvent trahie sous le poids de la nécessité doit rester présente dans le cœur de chacun de nous, au risque de nous faire souffrir car nous sommes faibles face aux épreuves de la vie. Rester la tête haute au cœur de l’Apocalypse que nous avons déchaînée est une ambition qui peut même annoncer la naissance d’un monde nouveau où l’homme sera enfin réconcilié avec lui même et avec la nature, ayant enfin accédé à l’âge adulte. De ce point de vue, l’effondrement en cours et à venir de nos sociétés par l’effet conjugué des crises écologiques, sociales et économiques constitue une épreuve de vérité pour l’homme moderne, en particulier pour le citoyen des pays occidentaux les plus développés habitué à être protégé, assisté et disposant de toutes les prothèses technologiques imaginables à l’origine de son addiction. Soit cette épreuve  douloureuse pourra être régénératrice en créant chez l’homme moderne diverses formes de résilience, source d’une nouvelle créativité historique, sociale et politique, soit au contraire, elle engendrera une humanité s’abandonnant à la barbarie la plus horrible jusqu’à sa disparition de l’horizon terrestre. Il se peut alors, comme au premier temps du christianisme, qu’une minorité de résistants décide de relever le défi de la pérennité des valeurs humaines qui sont seules créatrices d’une civilisation en fondant des communautés de résilience à travers le monde. Une manière de répondre par delà les frontières politiques, les oppositions religieuses et ethniques aux conséquences destructrices de la solidarité entre les hommes, engendrées par un développement qui leur a échappé.

 

 

 

Simon CHARBONNEAU

 



[i] Jean Claude Carrière, Jean Delumeau, Umberto Eco, Stephen Jay Gould : Entretiens sur la fin des temps. Editions Fayard 1998. Il s’agit là d’une série d’interviews de facture très journalistique.

[ii] Bernard Charbonneau : An deux mille. Conférence faite à Pau en 1945 à paraître prochainement aux éditions du Seuil dans une collection spéciale et Denis de Rougemont : Lettre sur la bombe atomique. 1946 cité p.790 par Bruno Ackermann dans Denis de Rougemont une biographie intellectuelle. Editions Labor et Fides 1996.

[iii] Voir le roman de Robert Merle Malevil. Editions Folio et le film oublié Le dernier rivage avec Gregory Peck qui m’avait beaucoup frappé dans ma jeunesse.

[iv] Simon Charbonneau : L’impossible nostalgie : à propos de l’effondrement de l’idéologie du progrès. Editions du Sang de la Terre Ellébore 2012.

[v] Patrick Zilberman : Tempête microbienne : essai sur la politique de sécurité sanitaire dans le monde transatlantique. Gallimard « NRF Essais » 2013.

[vi] Davide Longo : L’homme vertical. Editions Stock 2013.

[vii] Emmanuel Mounier : La petite peur du XXième siècle. Editions du Seuil 1959. A noter que paradoxalement, ce livre qui a été écrit suite à Hiroshima commence par un rapprochement entre cet événement majeur des temps modernes et le chapitre 8 de l’Apocalypse mais pour ensuite s’employer à le désamorcer.

[viii] Il faut lire à ce sujet le livre passionnant écrit par Jacques Ellul : L’apocalypse : architecture en mouvement. Editions Desclée 1974. Ellul estime d’ailleurs que « l’Apocalypse est un document historique, écrit à un moment historique donné, visant une histoire actuelle, qu’elle est aussi un écrit politique concernant les organes et les pouvoirs politiques de son temps mais qu’elle étend considérablement le champ ….qu’elle insère cette dimension historico-politique dans la structure traditionnelle apocalyptique » (p.197).

[ix] Dans l’Ancien Testament, le prophète Amos avait aussi annoncé des catastrophes destinées à rappeler Israël à l’ordre : Voir l’article de Dominique Ellul dans Hériter d’Ellul. Edition de la Table Ronde 2013 p. 17.

[x] Comme le fait remarquer Ellul, cette ville désigne sans doute Rome (ouv.cité p.197). A propos de l’effondrement économique actuel des pays les plus développés, on peut souligner l’actualité de la destruction de Babylone la Puissante (Chap. XIV- 18) au moment de la chute de Lehmans Brothers: « Et les marchands de la terre pleurent et prennent son deuil, car nul n’achète plus leurs cargaisons d’or et d’agent, de pierres précieuses et de perles, de lin et de pourpre, de soie et d’écarlate; bois de senteur, objet d’ivoire, bois précieux, de bronze, de fer ou de marbre, cannelle et arome, parfums, myrrhe et encens, vin et huile, fleur de farine et de blé, les bœufs et les brebis, les chevaux et les chars, les esclaves et les captifs ».

[xi] Voir les dernières publications de PMO, lanceur d’alerte dans le domaine de la technoscience.

[xii] Bernard Charbonneau : Ultima ratio dans Nuit et Jour p.165 et suivantes. Editions Economica 1990.

[xiii] Jacques Ellul : L’Apocalypse, architecture en mouvement. Ouv.cité p.161

[xiv] Ouvrage écrit par Denis de Rougemont en 1944 cité par Bruno Ackerman p.761 de son gros ouvrage publié chez Labor et Fides en 1996 relatif à la biographie intellectuelle de Denis de Rougemont.

[xv] Sur le rôle important du témoin dans l’Apocalypse, voir aussi Ellul ouv.cité p.166 et suivantes.

[xvi] Bernard Charbonneau : Une seconde nature : l’homme, la société, la liberté. Edition du Sang de la Terre avec une préface de Daniel Cérézuelle p.369 et suivantes.

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